O Mayouri : « Adé La majorine de l’Oyack » de Françoise James Ousenie, une pièce de théâtre inspirée de la vie d'une héroïne, Adélaïde Tablon

Françoise James-Ousénie, a déjà écrit cinq romans et un recueil de poèmes. Elle a choisi de s'essayer à un nouveau genre littéraire : le théâtre avec son ouvrage "Adé La majorine de l’Oyack "paru aux éditions Ibis Rouge. Cette pièce de théâtre évoque une des plus grandes figures féminines de la lutte pour la liberté, sortie il y a peu de l’oubli, Adélaïde Tablon.

Une femme "Djock"

Née à Roura, Adélaïde Tablon se fait connaître en 1890 lorsque le Conseil général de l'époque veut supprimer les communes rurales et remplacer les maires élus par des commissaires nommés par le gouvernement. Pour beaucoup, c'est un retour à l'esclavage. L’insurrection s’organise. Parmi les révoltés : Adélaïde Tablon. Elle est arrêtée à Roura et traînée nue, jusqu'à Cayenne où elle sera jugée avec les autres insurgés. 

Une pièce historique

 « Adé La majorine de l’Oyack » est une pièce historique, qui retrace cette période trouble de l’histoire de la Guyane. L'auteur s'est inspirée des actes archivés du procès pour écrire sa pièce. Le lecteur est plongé dans les coulisses de ce drame : les motivations des personnages, mais aussi leurs sentiments les plus intimes. Une histoire d'amour impossible entre le gouverneur et l'héroïne vient pimenter l'intrigue. 

Le prix du sacrifice

La pièce est rythmée, sensuelle, les dialogues ciselés, ponctués par des chants traditionnels créoles. L'histoire prend vie rapidement dans l'imaginaire au fil des pages. "Adè" devient une femme attachante, avec des convictions fermes. Elle paie le prix du sacrifice. L'autre personnage central, le gouverneur, progressivement, comprend les motivations des rebelles, mais il est trop tard.

Au delà de la trame, l'auteur évoque un nouvel épisode trouble dont l'histoire de la Guyane est  coutumière, mais aussi la force et le courage des plus faibles qui souvent par leur innocence, font basculer une révolution. "Adé" par son courage dépasse sa condition, et se révèle, face à l'oppresseur. 

 « Adé La majorine de l’Oyack" aux éditions Ibis rouge de Française James-Ousénie sera jouée sur scène, très prochainement.