C’est l’histoire d’un désastre. Une tentative de peuplement de la Guyane, mal préparée, mal organisée qui a fait des milliers de victimes. Marion Godfroy revient sur ce drame dont les conséquences ont été terribles pour le territoire dans "Kourou 1763, le dernier rêve de l’Amérique française "aux éditions Vendémiaire.
Une colonie sans esclavage
En 1763, les Français perdent la guerre de 7 ans, le Canada et l’empire des Indes au profit des Anglais. La même année est lancée l'expédition de Kourou, une revanche magistrale contre l'ennemi anglais : il s’agit de créer une colonie de peuplement sans esclavage en Amérique du Sud. Le duc de Choiseul ministre de Louis XV, choisit Kourou.
Le projet sur papier est grandiose. La Guyane est décrite comme un petit paradis, à la végétation luxuriante, aux terres fertiles. Le ministre s'est fait attribuer par Louis XV, toutes les terres situées entre les rivières du Kourou et du Maroni. Les conditions de « recrutement » sont idéales : voyage totalement pris en charge, distribution de terres, nourriture et logement fournis pendant deux ans, prime de 50 livres par famille. Français, Prussiens, Autrichiens, Suisses et surtout Alsaciens... veulent tenter l’aventure. Ils sont près de 17.000.
Les îles du Salut, le seul salut
Le premier convoi quitte Rochefort en octobre 1763 et débarque en pleine saison des pluies, à l'embouchure du Kourou. Les maladies frappent les nouveaux arrivants et les trois quarts des colons décèdent de typhoïde ou de paludisme. Le nombre de victimes est évalué entre 8.000 et 9.000. Les survivants, trouvent refuge aux îles et les rebaptisent alors « Îles du Salut ». Cette catastrophe a largement contribué à donner une mauvaise réputation à la Guyane.
Ce livre est le prolongement de la thèse de Marion Godfroy. Il retrace en onze chapitres, cette histoire. L’auteur fait revivre le périple de ces familles d’étape en étape, c'est aussi, le récit d’une affaire d’état, un drame collectif tombé dans l’oubli. Un livre d’histoire digne d’un scénario d’une grande fresque historique.