Il y a un temps en Guyane où les animaux et les êtres humains se parlaient. Ils communiquaient et vivaient harmonieusement. C’est ainsi que commence "La légende de Kalali", un conte amérindien qui se raconte de lignée en lignée dans la famille de l’auteur. Un jour, Eléonore Kadi Johannes a fait la promesse de le partager au reste du monde. Ce court conte à lui seul, raconte l’histoire du peuple Kalina, jusqu’à aujourd’hui.
Transmission orale
La littérature amérindienne est une littérature orale avant d’être écrite. Elle retranscrit des traditions orales, des contes populaires et des mythes. C’est traditionnellement un moyen de transmettre des enseignements spirituels et des coutumes, afin qu’ils se perpétuent dans le temps.
Les mots s’impriment dans les mémoires, et chacun se les approprie. Le conte amérindien est fantasmagorique, merveilleux, mais au-delà des mots et de l’histoire, il est également un enseignement.
Des femmes guerrières
"La légende de Kalali", commence dans les temps anciens, les Amazones dominaient le territoire. Ces femmes chasseresses, guerrières, formaient une tribu. L’une d’entre elles un jour rencontre un kalali (un poisson-scie). Dans le même temps, un grand-père raconte cette histoire à sa petite fille, appelée elle aussi Kalali.
Éléonore Kadi Johannes raconte le conte mais en même temps fait des allers-retours dans le passé, le présent. Un récit choral pour raconter l’histoire et les combats des peuples premiers. Le courage des femmes guerrières, qui sont, depuis toujours "les potomitants" d‘une société amérindienne écartelée entre la coutume et la réalité.
Un récit en trois langues
"La légende de Kalali", aux éditions Mahury est un court récit, qui se décline en kalina et en portugais. En fin d’ouvrage, Eléonore Kadi Johannes, offre de la documentation afin de décoder le sens caché de son récit, mais aussi l’histoire des peuples premiers.
Cette légende à travers la retranscription de ce mythe fondateur rappelle les nombreux combats passés et à venir, menés par la communauté amérindienne.