Ce que l’on retient dans la vie d’un homme, ce sont ses actions. Un constat encore plus vrai pour un homme politique. Ce qui reste. Au-delà des affaires judiciaires, l’histoire retiendra de Léon Bertrand : son attachement viscéral à la ville de Saint-Laurent du Maroni. Ministre, conseiller régional, général, maire, la carrière de Léon Bertrand est longue. Pierre Chambert, écrivain, inspecteur honoraire au ministère de la Culture raconte la petite histoire, basée sur des anecdotes et des souvenirs savoureux que Léon Bertrand lui a confiés durant le premier confinement.
Un regard original
Ce livre n’est pas un poncif, ni une énumération d’actions culturelles. Le bilan est raconté sur le ton de la confidence, de la familiarité…Manifestement Pierre Chambert est très admiratif. Léon Bertrand en devient même sympathique et attachant. L’auteur a eu accès à ses archives personnelles. Dès le début le ton est donné : Léon Bertrand évoque ses origines, un grand père vendéen ancien bagnard, une grand-mère noire du Surinam, un père métis et une mère amérindienne Arawack. Un mélange d’origines qui fascine d’ailleurs Jacques Chirac, lors de leur première rencontre à la mairie de Paris. C’est le début d’une longue amitié entre l’ancien président de la République et Léon Bertrand.
Un acte fondateur
Dans ce récit qui s’articule sur une quarantaine d’années, découpées en thématiques, Pierre Chambert restitue le contexte de l’époque. Il décrit les fondements de la politique culturelle de Saint-Laurent. Des premiers pas en politique de Léon Bertand à son ascension fulgurante. Les premières années, maire, il doit s’opposer au gouvernement, ils ne sont pas d’accord sur le traitement des PPDS, les personnes provisoirement déplacées lors de la guerre civile du Surinam (1986-1992). Des milliers de personnes se réfugient sur la rive française du Maroni. Une population qu’il faut accueillir sans en avoir les moyens. Même après les accords de paix, beaucoup sont restés multipliant par 3 le nombre d’habitants. Un acte fondateur, qui inspirera l’action de Léon Bertrand durant toute sa mandature.
La culture pour lier les communautés
Saint-Laurent-du-Maroni est avant tout une ville d’histoire. Caractérisée par une architecture unique, elle comporte de nombreux bâtiments classés Monuments Historiques. Elle est la seule ville Guyane à être labellisée « Ville et Pays d'art et d'histoire » depuis 2007. Dans le livre, est démontrée l’ambition d’un homme qui a su construire l’histoire de sa ville, au-delà des traumatismes collectifs liés à l’esclavage et au bagne. Une sinistre réputation dont il a su faire un tremplin. Les anecdotes sont nombreuses : le camp de la Transportation abandonné, inhospitalier, aujourd’hui haut lieu culturel, ou la construction de la Charbonnière, dont les habitants méfiants ne voulaient pas, ou encore les Fêtes des villes de Saint Laurent, des rassemblements de centaines de personnes, le festival les Tranzamazoniennes et tant d’autres encore, des actions inégalées et inégalables encore aujourd’hui.
Le vivre ensemble, passe par la culture, la cohésion entre les communautés implique un projet commun. Et à Saint-Laurent, les habitants se sont appropriés leur architecture, leur patrimoine et leur culture au delà de leurs différences.
« Léon Bertrand : regard sur sa politique culturelle et patrimoniale » de Pierre Chambert aux éditions Idem
Le coup de cœur du libraire : "Les Fourmis", la trilogie de Bernard Werber
Nous ne sommes pas seuls sur Terre. A côté de nous, à nos pieds, entre nos maisons, vit une autre civilisation.
Les fourmis. Elles étaient sur Terre bien avant nous. Elles ont su, au cours des siècles, développer leur propre technologie, leur propre agriculture, leur propre architecture, leur propre politique. Un savant génial, le professeur Edmond Wells, a décidé enfin de susciter la rencontre.
Avec le souffle d’une saga aux décors d’autant plus hallucinants qu’ils sont vrais, avec la complexité d’un monde d’autant plus extraordinaire qu’il existe réellement à côté de nous, nous sommes emportés dans les aventures de la fourmi 103 683e.
La Trilogie des Fourmis va nous faire découvrir les 3 «C» nécessaires à la rencontre avec toute civilisation étrangère :
-premier volume (Les Fourmis) : le Contact ;
-deuxième volume (Le Jour des Fourmis) : la Confrontation ;
-troisième volume (La Révolution des Fourmis) : la Coopération.
Mais, bien au-delà du thème de la découverte de ces insectes étonnants, Bernard Werber nous invite à une réflexion philosophique sur la place de l’Homme sur Terre, sur sa capacité à comprendre ce qui lui est différent, – et à se comprendre lui-même…