Depuis plusieurs semaines les habitants de la vallée du haut et bas Maroni sont les pieds dans l’eau. La forte crue a causé des dommages considérables auprès de nombreux kampoe et abattis traditionnels. À Apatou, une agricultrice a pratiquement perdu toute sa récolte.
Colette Abé, agricultrice, revient, enfin, dans son abattis situé à 15 min du bourg d’Apatou. Après 3 semaines, elle découvre avec stupeur l’ampleur des dégâts. L'exploitation est noyée ! Elle ne pouvait pas s’y rendre avant car il fallait y aller en pirogue.
« Je suis très surprise de ça, parce que cela fait plusieurs années que je travaille ici et je n'avais jamais vu autant d’eau .. donc j’étais un peu choquée quand j’ai vu tout ça... ».
Les fortes pluies et le débordement de la crique à proximité de son abattis seraient la cause de cette submersion dévastatrice.
Des troncs d’arbres jonchent le sol alors qu’ils étaient placés sur la colline surplombant l’exploitation pour fertiliser les sols.
Max, le neveu de Colette, est aussi surpris : « C’est à peine pour prendre un peu d’eau pour se laver quoi... tous les bois là ... c’est inondé... il y avait 2 mètres d’eau.. ».
2 mètres d’eau ont recouvert les parcelles de fruits et légumes que cultivait Colette.
80% de la récolte est perdu
Elle récolte ce qui a été épargné... : « Il y a 2m d’eau qui est passé dans l’abattis donc tout est tombé.. j’ai perdu beaucoup.. mes gingembres, mes patates douces, mes dachines, mes choux, mes riz... pour moi j’ai perdu 80% de mon abattis, de mon investissement...»
Un investissement qui représente plusieurs mois de labeur, parti avec une saison des pluies qui a été dévastatrice : « Le carbet a été touché aussi.. on arrivant ici, on a vu tous nos affaires par terre.. toute la vaisselle, les barils, tout est parti avec l’eau. »
Replanter ailleurs et plus haut
Colette devra attendre la fin de la saison des pluies pour recommencer son activité : « On doit attendre pour replanter, mais pas au même endroit parce que sinon ça sera toujours pareil, donc ça sert à rien. L’autre côté c’est un peu plus haut donc je vais tout couper et je vais planter là...»
Colette, n’est pas un cas isolé, selon nos informations, plusieurs abattis traditionnels sur tout le long du Maroni seraient concernés par des inondations.