Condamnation du maire d’Apatou : son avocat dénonce "un coup de force judiciaire"

Maître Lobeau, avocat de Paul Dolianki

Le maire d’Apatou va faire appel de sa condamnation pour favoritisme, prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics. Les délits concernent la gestion d'Apatou de 2010 à 2013. L'avocat dénonce un "coup de force judiciaire" et trouve le jugement  disproportionné par rapport aux faits.

D’habitude, il fuit les caméras, mais cette fois-ci, Maître José Lobeau a tenu à s’exprimer, après la condamnation jeudi de son client, le maire d’Apatou. Paul Dolianki a écopé de 18 mois de prison avec sursis, 100 000 euros d’amende et surtout cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Une mention rare qui met fin au mandat du maire une fois notifié l’arrêté préfectoral d’exécution du jugement. Pour son avocat, maître José Lobeau, c’est disproportionné :

Cette instruction n'a pas permis de mener des investigations jusqu'au bout de manière à véritablement caractériser toutes les responsabilités ce qui rend étonnant que l'on débouche sur des mesures brutales qui relèvent d'un véritable coup de force judiciaire c'est à dire l'inéligibilité avec exécution provisoire de Mr Dolianki.


Pour maître Lobeau, cela entraîne la mort civique du maire d’Apatou, sans possibilité de faire appel sur l’exécution provisoire. L’avocat relativise les délits d’abord le recrutement de la concubine du maire sans respect des règles :

La concubine dont il s'agit a occupé l'emploi de femme de ménage elle a été rémunéré pour un emploi qu'elle exerçait effectivement, ce n'était pas un emploi fictif. Elle touchait exactement la rémunération correspondant à son emploi. Elle n'a pas eu d’avantages, pas eu de promotion.


Des responsabilités partagées selon l'avocat


Le véhicule de luxe comme voiture de fonction et le recours sans consultation d’un prestataire comptable correspondaient à de réels besoins, défend l’avocat.Tout comme l’électrification à grand frais et hors compétence communale du village de Niew Kampo via une association de façade sur ce point, le maire ne serait pas le seul responsable :

On peut parler de complicité au moins au niveau du directeur général des services, du comptable public qui a prodigué des conseils ... le sous-préfet était informé et le contrôle de légalité de la préfecture a laissé faire.


Lors de l’enquête, des cadres de la mairie et de la CCOG disent avoir pourtant mis en garde le maire en amont sur l’illégalité de l’opération Niew Kampo. Selon des membres de l’association, Paul Dolianki était bien l’instigateur de ce dossier. Le maire a aussi dit aux enquêteurs qu’il connaissait « un peu » les règles des marchés publics. A l’audience il a prétendu au contraire. Paul Dolianki pourra défendre à nouveau sa vérité lors du procès en appel.

Affaire Dolianki : l'avocat du maire dénonce.