Invité à Saint-Laurent-du-Maroni pour la Semaine des Langues, Pascal Archimède a transmis, ce vendredi 21 mars, l’histoire de la musique afro-américaine aux collégiens avant d’offrir au public une conférence vibrante sur la mémoire noire. Il y a présenté son ouvrage Histoire de l’Amérique noire, des plantations à la culture rap.
À travers son ouvrage "Histoire de l’Amérique noire, des plantations à la culture rap", Pascal Archimède explore l’évolution de la musique afro-américaine comme miroir des luttes, des espoirs et des réalités sociales du peuple noir américain. De la douleur des worksongs aux révoltes portées par le rap, il met en lumière une histoire musicale indissociable de la mémoire collective afro-descendante.
Une voix chaleureuse, des sons enracinés, et un public conquis. À Saint-Laurent-du-Maroni, Pascal Archimède a transporté le public dans un voyage à travers l’histoire noire, en musique. Invité dans le cadre de la Semaine des Langues, l’auteur guadeloupéen a partagé son ouvrage Histoire de l’Amérique noire, des plantations à la culture rap avec des collégiens, avant de le présenter au grand public lors d’une conférence donnée à la bibliothèque municipale Icek Baron.
Le matin, Pascal Archimède a animé deux ateliers au collège 6 et au collège Albert-Londres. Avec enthousiasme, il a guidé les élèves de la 6e à la 3e dans un parcours historique sonore, mêlant worksongs, blues, jazz, gospel et rap. Une rencontre vivante, où pédagogie et passion ont fait écho à la curiosité des jeunes.
« Je les ai sentis vraiment impliqués, attentifs, réceptifs. Et c’est pour eux, avant tout, que j’ai écrit ce livre », confie l’auteur. Une remarque d’élève l’a particulièrement touché :
Monsieur, j’ai été captivé de A à Z. Moi je suis Beatmaker, mon père est musicien. Il faudrait en faire plus des interventions comme la vôtre.
Une conférence comme un concert d’idées
Le soir, c’est dans la salle de la bibliothèque Icek Baron que la magie a opéré. Face à un public nombreux et attentif, Pascal Archimède a déroulé son parcours personnel et intellectuel : de Pointe-à-Pitre à Paris, en passant par Bridgetown et Londres. Son ouvrage, publié en français et en anglais, est aujourd’hui référencé à l’université de Princeton, aux États-Unis. Un symbole fort pour un auteur engagé dans la transmission.
Sa conférence, construite en trois temps – présentation, voyage musical et débat – a offert un panorama dense et passionnant de l’évolution de la musique noire américaine, en lien étroit avec l’histoire sociale et politique. « À chaque étape de leur évolution sur le sol américain, le peuple noir a créé un style musical reflétant son état d’esprit et son degré d’intégration. C’est mon défi : le montrer, le transmettre. »
Le public réagit : entre émotion, fierté et prise de conscience
À la sortie de la conférence, les échos du public traduisent à la fois l’intérêt, l’émotion et l’importance du propos.
Marie-Céline, passionnée de hip-hop et membre de la compagnie Jeunes Sans Limites, confie :
C’était vivant, très clair, très bien structuré. On sent qu’il connaît parfaitement son sujet. Ce qu’il a partagé ce soir, c’est une part de notre mémoire. J’ai acheté le livre pour continuer à creuser.
Ludivine, de son côté, salue la portée éducative de la conférence :
Ça permet de comprendre comment le rap s’est construit, d’où il vient, et ce qu’il véhicule. C’est fondamental pour les jeunes, surtout aujourd’hui, où les messages positifs sont souvent noyés.
Le parcours de Pascal Archimède est impressionnant, cohérent. Il nous a guidés à travers l’histoire avec pédagogie. Le focus sur le rap contemporain est logique, mais j’aurais aimé qu’on explore davantage d’autres musiques afro-américaines actuelles.
On a grandi ensemble en Guadeloupe. Le voir ici, mener ce travail de transmission, c’est une vraie fierté. Il nous rappelle que connaître son histoire, c’est essentiel pour choisir son avenir.
Une première visite en Guyane qui en appelle d’autres
Pour Pascal Archimède, cette première venue en Guyane restera marquante : « Un territoire vaste, un vrai vivre-ensemble, une belle ouverture d’esprit. Franchement… je kiffe », conclut-il avec le sourire.