Les inondations dues aux fortes pluies n’ont pas épargné la commune de Grand-Santi. Dans les écarts, même si le niveau du fleuve Maroni baisse peu à peu, la situation reste problématique surtout pour les familles vivant dans des maisons plain-pied.
Les traces des inondations sont parlantes, un peu partout le long du fleuve, l’eau est montée très haut. Dans cette maison située à Weti Santi, l’un des 153 kampus de Grand-Santi, impossible encore d’y remettre les pieds…
Quelques familles ont pu se mettre à l’abri dans le village Mofina, épargné par la montée des eaux mais Germaine, elle, vit avec 5 personnes dont des enfants en bas âge, il était donc compliqué pour elle de s’y rendre : « Jusqu’à maintenant, je ne suis pas encore retournée chez moi parce que tout est encore mouillé. Je me suis réfugiée dans la maison sur pilotis avec ma petite fille » et d'ajouter « Tous les ans nous sommes inondés alors que nous vivons sur le territoire français ».
Il a plu abondamment le 10 et le 11 avril puis le 29 et le 30. Habitués, les habitants sur place anticipent et rangent en hauteur leurs biens matériels mais parfois, cela ne suffit pas explique cette habitante : « Les draps dans l’armoire sont mouillés mais grâce à Dieu j’ai pu enlever la plupart. J’ai perdu deux sacs de riz. Malgré tout, je ne quitterai jamais ce kampu, je l’aime trop. »
L'école Mofina toujours fermée en attendant un accès sécurisé
Les habitations ne sont pas les seules à être submergées d’eau, par exemple, le terrain de football est impraticable.
Un peu plus loin, l’école élémentaire Capitaine Lossin à Mofina est fermée par un arrêté municipal. Les salles de classes n’ont pas été touchées par les inondations. Les 10 professeurs sont prêts à reprendre leur activité dès lors que la sécurité des 163 élèves sera assurée et qu'ils pourront accéder à l'école normalement précise Daryl Alvarade - directeur de l’école Capitaine Lossin.
Une solution : des maisons sur pilotis ou flottantes
Une famille a bâti une maison-restaurant flottante pour se déplacer à n’importe quel moment sur le fleuve de quoi éviter les conséquences des inondations.
Le reste, la grande majorité des habitants, s’est fixé un défi : construire des maisons sur pilotis. Le seul obstacle, demeure leur faible capacité financière. En attendant, ils économisent raconte Koninia Mousse, habitante du kampu Pompiloli : « Je vais vendre du couac. Je vais utiliser le RSA aussi même si je ne perçois pas des aides pour tous mes enfants »
Selon les habitants, les inondations ne sont pas exceptionnelles dans les kampus de Grand-Santi mais elles sont de plus en plus fréquentes et causent des dégâts plus importants. Pour les personnes âgées, les sites d’orpaillage illégaux sont en partie responsables – en plus des fortes pluies, l’eau utilisée dans les galeries des chercheurs d’or vient accentuer le phénomène.