Iracoubo : l'église Saint-Joseph a été cambriolée et saccagée cette nuit

Dans la nef, à proximité de l’autel, le meuble de bois qui protégeait le Tabernacle a été renversé sur le sol et endommagé.
Premier objet religieux de Guyane classé Monument historique en 1978, l’église Saint-Joseph d’Iracoubo a été vandalisée cette nuit. Du mobilier a été endommagé et plusieurs objets de cultes ont été volés. L’église est fermée jusqu’à nouvel ordre. Les messes se tiendront au presbytère voisin.

Triste découverte ce matin pour le Père Jean Didier, le prêtre de l’église Saint-Joseph d’Iracoubo. En venant ouvrir les portes du lieu de culte, il a trouvé la porte de la sacristie vandalisée. Plusieurs lames de bois ont été arrachées, formant un trou béant par lequel les cambrioleurs ont s’introduire dans cet édifice datant de 1886 et devenu en 1978 le premier site religieux de Guyane classé Monument historique.

Dans la sacristie, l’armoire abritant les objets religieux a été ouverte, ainsi que celle contenant les vêtements sacerdotaux. «Tout cela avait été fouillé, mais rien n’a disparu à ce niveau » indique le Père Jean Didier.

Le prêtre a ensuite constaté que la porte intermédiaire entre la sacristie et l’église elle-même était ouverte. « Une porte qui a pourtant bien été fermée la veille. Comme d’habitude », affirme le religieux.

Le tabernacle et des objets de culte volés... puis retrouvés

Le père Jean Didier a alerté aussitôt la gendarmerie. Sur place, les enquêteurs de la brigade territoriale d'Iracoubo ont procédé aux constats d’usage.
Dans la nef, à proximité de l’autel, le meuble de bois qui protégeait le Tabernacle a été renversé sur le sol et endommagé. Le Tabernacle a lui disparu. Il contenait la Sainte-Réserve. C’est-à-dire des hosties consacrées et qui n’ont pas été consommées par les fidèles lors de la dernière cérémonie. La messe de dimanche.
Les objets recevant les hosties (un ciboire et deux lunules) ont également été volés. Heureusement, ils ont été retrouvés, l'aprés-midi, aux alentours de 16h, avenue du cimétière.

« C’est le Saint-Sacrement, la Sainte-Réserve qui ont été dérobés. C’est un sacrilège, c’est le cœur de l’église elle-même qui a été violé, violenté. A ce titre l’église sera fermée jusqu’à nouvel ordre. »

Le père Jean Didier, prêtre de l'église d'Iracoubo


Heureusement, dans l'ensemble, l'édifice est intact (fresque, bancs, sol, tapis).
Pour les fidèles, les prochaines messes et cérémonies auront lieu au presbytère, dans la salle paroissiale ou dans la cour en fonction du nombre de personnes, afin de respecter le protocole sanitaire. Les personnes souhaitant prier, se confesser ou échanger avec le prêtre, peuvent prendre contact avec lui au presbytère. Les renseignements ont été affichés sur un écriteau posé à l’extérieur de l’église.

Une enquête en cours, des plaintes déposées

Présente lors des constats de gendarmerie, la mairesse d’Iracoubo, Céline Régis a fait venir un menuisier afin qu’il répare la porte de la sacristie. L’urgence étant de sécuriser le bâtiment.

Une enquête est en cours pour établir les circonstances de ce cambriolage, arrêter les auteurs. Au-delà de la valeur numéraire, le ciboire et les lunules possèdent surtout une valeur spirituelle. L’évêché de Guyane a donc décidé de porter plainte par la voix du Père Jean Didier. La mairie d'Iracoubo a annoncé faire de même de son côté.