Les sites d'orpaillage illégaux augmentent au sein du Parc amazonien

Chaque année, le Parc amazonien de Guyane effectue deux campagnes de survols afin de dénombrer les sites d’orpaillage illégaux dans son périmètre. Le dernier bilan a été présenté aux membres du conseil d’administration, et il est mauvais : le nombre de chantiers clandestins a augmenté.
Chaque année, le Parc amazonien de Guyane effectue deux campagnes de survols afin de dénombrer les sites d’orpaillage illégaux présents dans son périmètre. Le dernier bilan a été présenté ce matin aux membres du conseil d’administration du Parc, et il est mauvais : le nombre de chantiers clandestins a augmenté de 10 % par rapport à janvier.
 

Recrudescence des sites

A Papaïchton, sur la Montagne Kotika, deux hommes attaquent le sol à la lance. A Maripasoula, sur la crique Lipo Lipo on compte désormais 10 chantiers illégaux d’orpaillage. A Camopi, une nouvelle crique – la crique Continent est orpaillée. Il s’agit des chantiers clandestins les plus au sud de la Guyane. Autant de sites découverts lors de la dernière campagne de survol du Parc amazonien, en août dernier. Un constat : l’activité se disperse et reste très attractive, le cours de l’or atteignant des sommets.
 

« Il y a des criques qui étaient jusqu’à présent préservées et qui sont devenues vraiment touchées de façon importante par le phénomène, par l’activité illégale, avec une turbidité, une couleur de l’eau extrêmement forte, beaucoup de matière en suspension et puis des dégâts importants sur les abords des rivières, des criques ... On est aujourd’hui autour de 50 euros le gramme. Quand je suis arrivé ici en Guyane, il y a moins de deux ans on était à 30 euros le gramme donc l’activité est extrêmement attractive pour les garimperos ».

Pascal Vardon, directeur du Parc amazonien de Guyane

 

10% de plus qu'en janvier

156 emplacements actifs observés dans le périmètre du parc, c’est 10 % de plus qu’en janvier, lors du précédent comptage. Une hausse qui correspond à une forte augmentation du nombre de chantiers alluvionnaires, impactant directement les cours d’eau. Les garimperos emploient parfois les grands moyens pour subsister, comme ici près de la crique Emérillons, où les agents du parc ont découvert 10 zébus, dans une pâture qui a été semée.
Après la présentation de ce bilan, certains représentants des populations du Maroni ont demandé un accès légal et encadré à la ressource aurifère.

« Malgré l’effort fait par les forces de l’ordre, les gendarmes, rien n’a changé par rapport à l’orpaillage. Ça continue à augmenter, le nombre de sites augmente...Il faut que les jeunes du secteur, de Maripasoula, de Papaïchton, du Maroni, puissent eux-mêmes travailler dans l’orpaillage mais sous une forme légale parce qu’ils ne bénéficient pas de ce secteur et subissent tous les méfaits de l’orpaillage illégal...Mieux vaut les accompagner pour pouvoir occuper le terrain et faire en sorte que les clandestins ne soient pas sur le terrain tout le temps ».

Chimili Boussoussa, capitaine de Papaïchton, administrateur du Parc amazonien, membre du Grand conseil coutumier



145 chantiers alluvionnaires, 11 zones de puits, 135 campements et 4 villages d’orpailleurs ont été repérés lors des derniers survols de contrôle. Aucune barge n’a été observée.
Environnement : toujours plus de sites d'orpaillage clandestin dans le Parc Amazonien