Les urgences du CHOG réservées aux cas les plus graves de 19h à 7h à partir de ce 29 juin

Le Centre hospitalier de l' ouest Guyanais
Les urgences du CHOG placées sous le mode des urgences réservées. Un système de régulation des patients est mis en place jusqu’au 31 août. Le manque d’infirmiers devient problématique au Centre Hospitalier de l’Ouest guyanais.

Les urgences du Centre hospitalier de l’Ouest Guyanais, jusqu’au 31 août passent en mode réservé. En clair, seuls les cas graves pourront franchir les portes du CHOG entre 19h et 7h, et encore il est recommandé d’appeler le 15, censé faire un premier filtrage.

A l’hôpital, un agent d’accueil dirigera les patients, et appellera pour avis un médecin des urgences. Les urgences ne seront accessibles qu’aux pompiers, aux gendarmes et au Smur, ainsi qu’aux patients qui auront contacté le centre 15 (Samu), les femmes enceintes et les enfants de moins de 10 ans.

Un filtrage pour réduire la pression

Après la Guadeloupe et la Martinique, c’est au tour du Centre Hospitalier de l’Ouest Guyanais (CHOG) de faire le choix de filtrer son service des urgences. Une mesure visant à réduire la forte pression sur ce service en manque de personnel. Une situation inédite en Guyane.

A notre tour, nous sommes contraints de devoir prendre cette décision de réserver les services des urgences aux personnes qui en ont absolument besoin. Les personnes qui n’en ont pas besoin, on les invitera à revenir le lendemain. Les services des urgences doivent être ouverts 7 jours sur 7 c’est ce que nous cherchons à faire absolument. Il nous faut aussi préserver les conditions de travail des personnels moins nombreux que d’habitude. Les enfants pourront être accueillis à condition qu’ils soient accompagnés. En moyenne, nous avons une trentaine de personnes qui se présentent aux urgences du CHOG et a peu près 2/3 des personnes présentant des pathologies qui peuvent être reportées au lendemain.

Clara de Bort directrice ARS Guyane

Manque d'anticipation

 

Une décision qui inquiète les syndicats. Pour assurer les urgences dans l’Ouest, il ne reste que 10 infirmiers sur 28 jusqu'au 31 août. Une crise qui s’étend à tout le territoire français, les urgences crient à l’aide, et resserrent leurs activités. Mais l’Ouest guyanais reste spécifique. L’intersyndicale comprend cette décision et avait donné l’alerte auparavant. Elle déplore un manque d’anticipation. Selon Olivier Maignien, "il faut arrêter de réagir dans l’urgence et axer la politique sur la formation locale."

 

Diriger des personnes dans le service,  c’est difficile, même s’il y a un manque de personnels un peu partout, les urgences sont la tête de proue du CHOG, il fallait sécuriser au maximum. Quand Madame De Bort fait des comparaisons avec Bordeaux, je tiens à rappeler qu’aucun hôpital de l’hexagone n’a de centre de santé à plus de 150 km.  

Olivier Maignien porte parole intersyndicale CHOG

L’hôpital a pour ambition affichée de retrouver rapidement son fonctionnement normal. Un retour à la normalité qui passe nécessairement par le recrutement de nouveaux infirmiers.