Ils ont été entendus. Jeudi 2 décembre 2021, plus de 300 personnes ont marché dans les rues de Saint-Laurent du Maroni. Il s’agissait d’élèves et de personnels éducatifs de la commune, mais pas seulement. D’autres habitants de la place se sont ralliés à leur cause. Pour la 3ème fois en quelques jours, ils ont manifesté pour dénoncer les faits de violences aux abords des établissements scolaires.
Cette mobilisation survient après qu’un professeur du lycée Bertène-Juminer ait été violemment agressé la semaine dernière. Cette fois, le cri du ras-le-bol a été plus fort. Une délégation a été reçue jeudi à la sous-préfecture. Le président de la CTG et le rectorat étaient présents. Ce n’est pas la 1ère fois qu’une telle rencontre a lieu, mais les réponses précédentes n’ont pas été satisfaisantes.
Des réponses face à la violence
En conclusion de la réunion du 2 décembre, les services de l’état ont répondu à plusieurs revendications des membres de la communauté éducative de l’Ouest guyanais. Ils ont notamment accepté de renforcer la présence des forces de l’ordre dans les zones exposées à la violence. Des patrouilles seront mise en place dès la semaine prochaine.
Quant à la demande d’une présence systématique d’agents de circulation aux carrefours devant les établissements, la mairie et la gendarmerie ont mis en place un groupe de travail. Il permettra d'établir une cohésion entre les actions de la gendarmerie nationale, de la police municipale et des associations. Ce travail concerne les zones Vampires et Sables Blancs.
Des propositions pour l’éducation, le handicap et le droit de l’enfant
Le rectorat prévoit également de nommer un personnel dédié au suivi des victimes de violence et de leur entourage. Ce service devrait être installé à l’annexe du rectorat de Saint-Laurent du Maroni. Enfin, une proposition sera envoyée au Gouvernement et aux parlementaires pour que la commune passe de "zone gendarmerie" à "zone police".
Il n’était pas seulement question de violence lors de cette mobilisation. En effet, parmi leurs revendications, les manifestants ont aussi abordé les thèmes de l’éducation, du transport scolaire, du droit de l’enfant et du handicap en milieu scolaire. Un plan devra être établi pour doter les établissements du 2nd degré d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). La CTG saisira aussi l’ARS pour l’implantation de structures spécialisées (ITEP, IME, UPE2PA, ULIS).
Concernant les droits de l’enfant, un courrier de la CTG sera adressé au Premier Président de la cour d’appel de Cayenne et au Procureur Général afin qu’un juge des enfants soit disponible à temps-plein sur Saint-Laurent du Maroni. A ce jour, un magistrat y a été nommé à mi-temps. Il partage son temps entre Cayenne et la capitale de l’Ouest.
De nouveaux établissements scolaires en prévision
Les manifestants ont également demandé l’ouverture d’établissements scolaires supplémentaires. En effet, au vu de la population importante de Saint-Laurent du Maroni, la capacité d’accueil des établissements actuels est jugée insuffisante par les habitants. Ainsi, la CTG prévoit l’ouverture du collège VI pour la rentrée 2022 afin de décharger les autres établissements.
Une autre structure pourrait être édifiée dans les mois à venir. Le gouvernement et la Collectivité Territoriale de Guyane envisagent la mise en place d'une mission locale de plein exercice sur l'Ouest. La mairie va, quant à elle, dresser un diagnostic permettant de déterminer la nécessité d'une maison des jeunes et de la culture à Saint-Laurent du Maroni.