La coqueluche a provoqué le décès de deux nourrissons à Saint-Laurent du Maroni, ces dernières semaines. Cette maladie est en pleine recrudescence dans l’Ouest de la Guyane.
16 cas depuis septembre
Depuis le mois de septembre, 16 cas de coqueluche ont été signalés chez des nourrissons et des enfants, par le Centre Hospitalier de l’Ouest guyanais (Chog) à l’ARS. Parmi eux, deux ont entraîné les décès des nourrissons.
Très contagieuse
La coqueluche est une infection respiratoire très contagieuse. "Une personne contaminée transmet la maladie à 15 autres personnes en moyenne", rappelle l’Institut Pasteur. La contamination se fait par voie aérienne et peut être très rapide.
L’intensification de la circulation de cette bactérie est inquiétante car dans l’Ouest guyanais la couverture vaccinale est faible. La transmission de la coqueluche se fait alors entre les enfants. Ailleurs, elle se fait par les adultes et les adolescents.
Pas d’épidémie depuis 2005-2006
En Guyane, aucune épidémie n’a été enregistrée depuis celle de 2005-2006. "Les difficultés d’accès à la vaccination, le grand nombre de femmes enceintes et nourrissons et la précarité sont autant de facteurs de vulnérabilité du territoire face à une recrudescence de la coqueluche", reconnaît l’ARS.
La vaccination
Dans ce contexte, l’Agence Régionale de Santé explique avoir réuni, jeudi dernier, le Chog, la PMI, le CLS de Saint-Laurent, la Croix-Rouge et Santé publique France, pour se coordonner sur la prise en charge des patients.
L’ARS rappelle que pour "faire face à cette épidémie, la stratégie la plus efficace reste la vaccination". Elle invite aussi tous les professionnels de santé a déclaré les cas de coqueluche qu’ils identifient.
Pour rappel, la politique vaccinale contre la coqueluche repose sur 3 stratégies complémentaires :
- La primovaccination précoce et obligatoire des nourrissons à partir de l’âge de 2 mois et l’administration de rappels recommandés jusqu’à l’âge adulte ;
- La vaccination des femmes enceintes dès le second trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée ;
- La vaccination des personnes susceptibles d’être en contact étroit avec le nourrisson durant ses 6 premiers mois de vie (stratégie dite du cocooning).
Par ailleurs, la vaccination est également recommandée pour les publics suivants :
- Les personnes immunodéprimées ou les personnes souffrant d'une maladie respiratoire chronique ;
- Les professionnels soignants et étudiants des filières médicales et paramédicales ;
- Les personnes travaillant en contact étroit et répété avec les nourrissons âgés de moins de 6 mois et plus généralement les professionnels de la petite enfance.
Les symptômes
La phase d’incubation de la coqueluche est marquée par un écoulement du nez pendant deux semaines environ. Au plus fort de la maladie, la toux sera persistante, et sans fièvre dans la majorité des cas. Les quintes sont associées à une reprise inspiratoire difficile et la période de convalescence peut durer plusieurs semaines.
Une recrudescence dans la région et dans l’Hexagone
L’intensification de la circulation de la coqueluche en Guyane intervient un an après celle qui s’est produite dans l’Hexagone. Le pic semblait avoir été atteint en août dernier. La vigilance est maintenue, mais le nombre de cas étant toujours élevé. La Guyane subit donc l’épidémie avec quelques mois de retard.
Par ailleurs, le contexte régional est aussi similaire avec une recrudescence des cas de coqueluche dans la zone Amérique. Au Brésil, le nombre de cas a été multiplié par quatre entre 2023 et 2024. Aux États-Unis, l’augmentation a été de 300 % entre les deux dernières années.