En deux semaines, près de 145 réfugiés haïtiens auraient obtenu des laissez-passer, pour se rendre à Cayenne, effectuer une demande d’asile. La sous-préfecture est submergée par les demandes. Elle a dû augmenter le nombre d’autorisations.
De longues files d’attente depuis quelques jours à la sous-préfecture de Saint-Laurent. Plusieurs dizaines de ressortissants haïtiens y campent très tôt le matin, attendant patiemment leur tour. Ils veulent un laissez-passer pour se rendre à Cayenne. Depuis deux semaines, près de 145 personnes auraient ainsi demandé ces précieux sésames, pour franchir le poste de contrôle d’Iracoubo et rejoindre la ville capitale où se trouve le siège de la préfecture.
Des femmes, des hommes, des enfants qui appartiennent à la communauté haïtienne. Combien sont-ils ? Difficile à dire car les files d’attente ne faiblissent pas. Ils ont fait un long voyage depuis Haïti : d’abord en charter jusqu’au Suriname et enfin...de Paramaribo aux rives françaises du Maroni. Le but est de se rendre à Cayenne, pour obtenir le statut de demandeurs d’asile.
Ils sont plusieurs centaines aujourd’hui à fuir leur pays en crise. Une situation, qui a amené la sous-préfecture de la capitale de l’ouest, à augmenter le nombre de laissez-passer délivrés chaque jour : de 10 à 50.
Il y a un certain nombre de personnes qui sont venues de Haïti en passant par le Suriname qui aujourd’hui passent en nombre la frontière et souhaitent demander l’asile en Guyane. Pour aller à Cayenne, il faut passer par le poste de contrôle Iracoubo. Ils passent par la sous-préfecture pour se rendre à Cayenne. Nous avons multiplié le nombre d’autorisations, de 10 nous sommes passés à 25, puis cette semaine à 50. Nous voulons éviter le phénomène de fixation à Saint Laurent pour ces demandes d’asile.
Des questions sans réponse
Aujourd’hui des questions se posent : les frontières étant fermées en raison de l’épidémie de coronavirus, comment ces réfugiés ont-ils pu franchir la frontière ? Par ailleurs, 145 personnes sont déjà passées par le poste d'Iracoubo, assiste-t-on à un flux migratoire sans précédent ? La Guyane a-t-elle les moyens d’absorber cette nouvelle vague ? Des questions pour l’heure sans réponse, mais l’Etat devra faire face notamment sur le plan sanitaire. Déjà, l’ambassadeur de France Antoine Joly a saisi le gouvernement surinamais afin que ces charters soient stoppés. C’est chose faite, ils le sont jusqu’au 22 mai.
Espace aérien surinamais fermé
Au Suriname, l’affaire fait grand bruit. Des avions auraient transporté en deux semaines plus de 600 ressortissants haïtiens munis d’un visa touristique. Inédit. Les journaux évoquent un système « de traite d’êtres humains ». L'opposition et la classe politique ont vivement réagi et interpellent le gouvernement car l’espace aérien est fermé en raison de l'épidémie de Covid-19. Une commission d’enquête a été mise en place. Ses résultats sont très attendus.