VIDÉO. Le transport, une affaire juteuse pour les chauffeurs illégaux à Saint-Laurent du Maroni

Transport : une affaire juteuse pour les chauffeurs illégaux
A Saint-Laurent du Maroni, le transport illégal de personne se développe. Il y aurait 3 000 chauffeurs illégaux, d'après le groupement des transporteurs de l'ouest guyanais. Cela représente un vrai manque à gagner pour les transporteurs conventionnés, qui sont une vingtaine dans cette ville. Un reportage de Pierre Tréfoux et Eric Léon.

C'est une économie parallèle en plein développement : le transport illégal de personne. Un phénomène qui s'illustre notamment à Saint-Laurent du Maroni, capitale de l'Ouest guyanais. Il est parfois difficile de les distinguer les vrais des faux. Les taxis et autres transporteurs non-conventionnés sont parfois privilégiés par les usagers. Ces derniers justifient notamment ce choix par les tarifs.

3 000 chauffeurs illégaux à Saint-Laurent

"Il y a des [transporteurs] clandestins qui ont des périodes, puis il y a ceux qui viennent tous les jours", explique Fabrice Saint-Luce, transporteur et président du groupement des transporteurs. Selon lui, en période de vacances, certains louent des minibus pour pratiquer leur activité illégale. Il y aurait 3 000 transporteurs et taxis illégaux, d'après le groupement des transporteurs de l'ouest guyanais, contre 20 taxis légaux basés à Saint-Laurent du Maroni. Cela représente un vrai manque à gagner pour eux.

Bien sûr qu'on a perdu. Là où on aurait eu, par exemple, six passagers, on se retrouve avec un, voire deux ou trois passagers. Et les informels, eux, ne paient aucune charge, touchent le RSA, ils prennent de l'essence en face (au Suriname, NDLR)... donc tout ça appauvrit l'économie française.

Sylvie SOISIA

Transporteur depuis 2019 et membre du groupement des transporteurs de l'Ouest Guyanais

Sur place, il n'y a pas d'aire dédiée aux transporteurs officiels, ni de contrôles réguliers des forces de l'ordre. Les chauffeurs légaux se retrouvent donc démunis face à cette concurrence déloyale. "Lorsqu'on est seul, c'est compliqué", confie Fabrice Saint-Luce. Un collègue aurait été menacé de mort. Le président du groupement des transporteurs souhaite une augmentation du nombre de contrôles.