Le phénomène des mules est important en Guyane. Certaines aujourd'hui témoignent. Des jeunes femmes qui ont été incarcérées et qui veulent faire de la prévention. Elles ont créé une association de résinsertion par l'activité agricole.
Le phénomène des mules est important en Guyane. Certaines aujourd'hui témoignent. Des jeunes femmes qui ont été incarcérées et qui veulent faire de la prévention. Elles veulent aussi, redonner espoir à toutes les femmes qui sortent de prison, afin de les aider, à prendre un nouveau départ. Deux d’entres elles, ont accepté de témoigner à visage découvert, pour inviter toutes les femmes dans leur situation à les rejoindre, dans leur projet de coopérative agricole. Par leur témoignage, elles veulent aussi montrer qu’elles assument et veulent expliquer à la société que toute personne a droit à une seconde chance.
Reconnaître ses erreurs
Raïssa et Nadège sont tombées, comme elles disent, pour avoir fait la mule, autrement dit, elles ont transporté des stupéfiants. Elles ont purgé leur peine. Et aujourd'hui elle se sont données une mission : aider celles qui sont encore en prison, à se réinsérer en sortant. Au moins 80% des jeunes femmes incarcérées au Centre pénitentiaire de Remire sont originaires de Saint-Laurent du Maroni.
Nadège a passé 3 ans et 6 mois en prison. Elle est sortie, il y a 2 ans. Elle a même réussi à trouver un emploi, grâce à la confiance de ses patrons, pour qui elle dit avoir une grande reconnaissance. Et surtout, elle assume un passé qu'elle considère derrière elle.
J'ai assumé ce que j'ai fait, je ne suis pas fière mais j'ai assumé ce que j'ai fait. Là je me sens libre, car j'ai assumé, les gens peuvent dire ce qu'ils veulent mais je me sens libre.
Le cycle infernal
Raïssa est originaire de la Réunion. En arrivant à Saint-Laurent, elle recherche du travail en vain. La suite, elle nous la raconte.
Quand je suis arrivée en Guyane, je ne trouvais pas de boulot, j'ai cherché, cherché et puis on te le propose, tu réfléchis et puis tu te dis "Allez !", une fois, deux fois jusqu'à ce que tu tombes.
Une seconde chance
L’objectif final est de créer une coopérative agricole. Les femmes déjà interessées, seront formées au pôle agro- alimentaire de Mana. Un projet de réinsertion par l’activité agricole, est mené par la toute jeune association Le Mulet (le Mouvement Unifié pour la Libération des Energies par le travail). Il se destine aux femmes ayant eu des problèmes avec la justice, pour avoir transporté des stupéfiants. Une dizaine de femmes font déjà partie de cette association. Un projet en plusieurs étapes, sur deux ans pour commencer. A terme, dans quelques années, un centre de réinsertion est également envisagé. Une autre façon de se donner une seconde chance.
►Retrouvez ce reportage de Maéva Myriam Ponet :