Vague de soutien après l'interpellation de quatre habitants du village Prospérité

Ils dénoncent des réactions "démesurées". Lundi 24 octobre, quatre habitants du village Prospérité (Saint-Laurent du Maroni), dont le chef coutumier, Roland SJABERE, ont été interpellés par la gendarmerie. Placés en garde à vue, ils sont soupçonnées de "destruction de bien d'autrui commise en réunion" ou encore de "vol par effraction dans un local d'habitation ou un lieu d'entrepôt".

L'endroit concernés par ces chefs d'accusation (six au total) est la centrale électrique de l'Ouest Guyane. Un projet rejeté par les habitants du village Prospérité depuis des années, et qui se situe non loin de leurs habitations. Seulement, les habitants et plusieurs organisations amérindiennes dénoncent la violence des interpellations et les moyens déployés. 15 fourgons de gendarmes se sont rendus sur place pour interpeller les habitants et le chef du village. 

Ceci illustre le manque total de respect de l’Etat français envers nos autorités coutumières traitées comme des civils lambdas. Nous exigeons des explications précises et juridiques à cette arrestation

Extrait d'un post Facebook publié par l'Organisation des Nations Autochtones de Guyane

L'après-midi, plus d'une trentaine de personnes se sont rassemblées devant la Gendarmerie de Saint-Laurent du Maroni pour soutenir les habitants placés en garde à vue et pour dénoncer les faits. Les interpellés sont sortis de leurs gardes à vue lundi, vers 19h00. 

Les villageois de Prospérité ont reçu de nombreux soutiens suite à leur mobilisation. Notamment celui de Jean-Victor Castor, député de la 1ère circonscription de Guyane...

... et celui de la Fondation Danielle Mitterand, qui défend les droits humains et les biens communs du vivant.

Les habitants du village Prospérité, et en particulier leur Yopoto Roland Sjabere, ont également reçu le soutien de la Coordination des organisations autochtones du bassin amazonien (COICA). Dans un communiqué écrit en espagnol et en français, les membres de la COICA affirment que "ces arrestations arbitraires et illégales répondent à la criminalisation et à la persécution dans le rôle de défenseur indigène du peuple Kali'na".

Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyane a exprimé "sa préoccupation face à cette arrestation musclée" après avoir précisé qu'il ne "cautionne aucunement les faits de violence, commis ces derniers jours sur le site de la CEOG, qui seraient attribués aux manifestants".

Notez que Christophe Yanuwana Pierre, cofondateur du mouvement Jeunesse Autochtone de Guyane appelle à une mobilisation des communautés amérindiennes ce mardi 25 octobre 2022.