« Ce phénomène est dû premièrement aux bateaux brésiliens qui sont sans arrêt sur les côtes de Guyane. A base de de vingt, à base de dix-huit, à base de dix-neuf... Et sur le côté surinamais, cela fait dix-neuf ans que ces bateaux viennent voler avec des longueurs de filet entre cinq et dix kilomètres. Avec des hauteurs de filet entre dix et vingt mètres. Je me suis battu, j'ai été voir le président de la République, les ministres, j'ai été voir tout le monde. Je parle à un mur. »
Le Comité des Pêches monte à nouveau au créneau, après le reportage de Guyane La 1ère tourné le 5 septembre à bord des tapouilles clandestines, au large d’Iracoubo.
Des moyens modernes
Le CRPM reconnait les efforts de l’Etat : deux patrouilleurs plus modernes, un bateau remonte-filets, et deux bateaux hors bord à la Direction de la Mer. Mais le Comité s’interroge sur l’utilisation de ces moyens.
« Pour la pêche côtière comme la pratique les Surinamais ou les Georgetowniens, il faut des bateaux légers. Ces bateaux légers, ils ont été mis en place en Guyane. Ils sont là en Guyane, on ne les utilise pas. »
Selon les autorités, la crise sanitaire a entraîné une baisse des contrôles, notamment en raison de révisions de bateaux plus longues que prévues, les chantiers ou ateliers navals concernés étant perturbés.
A cela se sont ajoutés des incidents techniques.
Le dossier sur le bureau d'Annick Giraradin
Hier mardi, en commission à l’assemblée nationale, le député Gabriel Serville a interpellé Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique
« A ce jour, il ne reste que deux bateaux pour surveiller les 350 kilomètres de côte de la Guyane. Qu’est-il advenu de l’outil de surveillance Spationav V2 qui nous avait été promis depuis 2016 »
Mais la ministre de la Transition écologique a botté en touche.
« Sur la question de la pêche illégale en mer en Guyane, il faut s’adresser au ministère de la Mer qui pourra mieux y répondre que moi. Pour le coup, là je n’ai pas la réponse. »
La ministre de la mer, c’est désormais Annick Girardin, l’ancienne ministre des Outre-Mer. Elle sera attendue sur ce dossier par le comité régional des pêches, qui plaide pour des actions politiques au niveau national et européen, dont des négociations avec le Brésil, le Surinam et le Guyana, point de départ des tapouilles clandestines.