Durant la soirée, trois jeunes réalisateurs amateurs ont également reçu un prix dans le cadre du concours de court-métrages du festival la Toile des Palmistes. La toile se fait la malle sous les assauts du vent. C’est donc avec du jazz que débute la soirée, une improvisation du Big band du conservatoire de musique de danse et de théâtre de Guyane. Puis les notes se font détonations, cris, pleurs, pour accompagner à un extrait muet du film « Jean Galmot aventurier » d’Alain Maline. Une musique qui sublime les anciennes images en noirs et blanc du carnaval de Rio de 1920.
« C’est formidable, c’est extraordinaire. Je ne sais pas quoi dire car c’est livrer de la bonne chose à tout le monde. C’est à dire au public parce que beaucoup de gens ne vont pas au cinéma. »
s'exclame un spectateur. Festival de cinéma gratuit, la toile des Palmistes démocratise le 7e art et met un coup de projecteur sur les talents du pays
«Il y a des auteurs qui ont du talent. Et j’ai remarqué qu’ils disaient qu’ils avaient du mal à être financer. Donc on encourage toutes les bonnes volontés pour les aider»
Une manière de soutenir le monde culturel particulièrement fragilisé par la crise sanitaire.
«Avec le Covid, c’est un planche pour la culture. Je trouve cela comme cela. Moi je suis artiste. C’est un peu difficile pour nous en ce moment. »
Un festival qui fait le plein
Le festival consacre les talents amateurs de Guyane avec un concours de court-métrage. Dix films étaient sélectionnés. Au final, la palme est décernée à Fabrice Charlery, un jeune passionné de cinéma pour son film « Et si demain c’était encore hier… ». Les premiers pas d’un futur grand.« J’ai écrit plusieurs scénarios, j’ai un passif de comédien. Je me met petit à petit à la réalisation et parvenir à remporter un prix c’est juste génial»
Le deuxième prix est remis à Manureva Garrivier pour son film « Toukobot ». Le troisième prix revient à « Songe » réalisé par Magali Martinez. Le prix coup de cœur du festival la Toile des Palmistes est attribué au court-métrage « Le casting » de l’APAJH Guyane, un film consacré au handicap réalisé par Kensay Madras. Sur scène les acteurs très émus sont ovationnés.
Alors que les complexes de cinémas ne font plus salle comble depuis le déconfinement, le festival a fait le plein durant plusieurs soirées.
Marc Barrat, délégué général du festival La Toile des Palmistes et président de la G-CAM, association organisatrice du festival :
« Il y a toujours autant d’affluence, l’Eldorado on a dû refuser du monde par rapport à la jauge covid des salles de cinéma. Les gens commencent à prendre leurs repères à la toile des palmistes. Et je pense que l’année prochaine on passera sans doute à un festival annuel.»
L’avenir du cinéma guyanais se joue donc sous les étoiles avec un festival qui a trouvé son public, malgré les restrictions liées à la crise sanitaire. Le «ciné» sous les étoiles s’avère alors une véritable alternative au « ciné » en salle obscure limité, lui, par les mesures anti-covid. Une solution peut-être pour maintenir l’activité et l’économie liées au 7e art.