A 46 mètres de hauteur, perchée dans l’immense structure métallique, Ludjy Fontingen admire le paysage. A 36 ans, elle est actuellement affectée sur le chantier de la centrale bioénergie du Larivot, à Matoury.
Regardez le reportage de Guyane La 1ère :
La Guyane vue d’en haut
"Le fleuve, la mer, le pont, et tout ce qu’il y a autour, c’est magnifique, décrit Ludjy Fontingen. Cela me rappelle mon enfance à Haïti, je prends plaisir à admirer la forêt guyanaise d’ici".
La semaine dernière, Ludjy Fontingen a obtenu le prix du "Club Femmes Outre-mer" qui récompense les parcours de femmes du département. A 36 ans, Ludjy Fontigen est l'unique femme grutière de Guyane. "Le privilège que l’on a d’être grutier, c’est de voir le développement de la Guyane", remarque-t-elle.
Grutière depuis dix ans
Tous les jours, Ludjy gravit la grue pour accéder à son poste de travail. La jeune femme est grutière depuis une dizaine d’années. Elle ne se lasse pas de son métier devenu aujourd’hui une passion.
"Tout a commencé sur un chantier à Suzini, raconte Ludjy Fontingen. On m’a demandé d’apporter une bouteille d’eau au grutier, je suis montée sur le premier pallier et je me suis rendue compte que je n’avais pas peur du vide, l’idée m’est alors venue d’être grutière, un déclic". Pour la jeune femme, "prendre de la hauteur et voir la verdure", est une sensation "apaisante", dit-elle.
Un cadre apaisant, mais de lourdes responsabilités
Le fait d’être seule permet de se ressourcer, de réfléchir sur nous-mêmes et de voir les choses autrement. En regardant autour de soi, on se dit que la vie n’est pas si mal que ça.
Ludjy Fontingen
Pour autant, Ludjy Fontigen fait face à de lourdes responsabilités. "Tout le monde attend de moi que je fasse bien les choses pour que tout le monde rentre chez soi en bonne santé le soir, quelque part leur vie est entre nos mains", reconnaît la grutière.
Susciter des vocations chez les jeunes filles
Ludjy Fontigen est la seule femme de Guyane à exercer ce métier. "Ce n’était pas facile, mais je suis fière de ce que je suis devenue, explique-t-elle. Je suis au bon endroit. Je me suis toujours dit qu’un jour mon étoile allait briller".
Ludjy Fontigen a été récompensée par le "trophée de l’ombre à la lumière" du club Femmes Outre-mer. Elle espère que son parcours inspirera des jeunes filles intéressées par des métiers "dits" d’hommes.