C’est un appel à candidature diffusé à la radio qui a mené Monique Grant, âgée d’une vingtaine d’années à l’époque, sur la voie d’une carrière de sapeur-pompier. Nous sommes au début des années 80 et les femmes ne sont pas recrutées pour cette fonction à Saint-Laurent du Maroni. Pas de quoi freiner la jeune femme. Elle se donne les moyens d’intégrer la caserne de la commune. Elle entame des recherches au niveau national. Bonne nouvelle : les femmes sont acceptées dans l’hexagone. Elle réussit ainsi à convaincre le maire de la commune, Léon Bertrand, puis le chef de service de la caserne de l’Ouest.
Objet de moquerie au début de sa carrière, Monique Grant a compris qu'elle devait montrer à ses collègues masculins qu'elle avait toutes les capacités pour exercer ce métier. Elle s'est mise notamment à la musculation afin de pouvoir porter des brancards ou conduire les camions d’intervention.
Seule femme à la caserne, elle a su se faire respecter au fil des mois et des années, et trouver du soutien auprès de ses collègues. Il faudra attendre 17 ans pour voir d'autres femmes embrasser cette profession. La sapeur-pompier se fait un devoir de les accompagner dans cette voie. Parallèlement elle gravit les échelons pour devenir adjudant-cheffe.
Après 37 ans de bons et loyaux services, proche de la retraite, elle se satisfait de voir que la nouvelle génération n’a pas à mener autant de combat pour exercer ce métier. Des avancées pour le droit des femmes mais la route vers l'égalité homme/femme reste encore longue.