Aline Belfort, membre du laboratoire de recherches MINEA (Migration Interculturalité et Education en Amazonie) de l'Université de Guyane travaille sur les femmes pionnères de Guyane. Nous allons exposer 12 de ces récits de vie. Des portraits réalisés sur la thématique des droits de la femme.
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Directrice d'établissement médico-social et diplômée d'un master 1 en langues et cultures régionales et membre du laboratoire de recherches MINEA (Migration Interculturalité et Education en Amazonie) de l'Université de Guyane, Aline Belfort s'interroge sans cesse sur la société guyanaise. Le parcours des Guyanaises l'intéresse.
Les inégalités entre femmes et hommes dans le monde du travail sont un sujet d’actualité auquel n’échappe pas la Guyane. Elles sont soulignées par Audrey Naulin, entre autres, dans une étude de l’INSEE sur la Guyane : « De nombreuses inégalités sont défavorables aux femmes, notamment en matière d’insertion sur le marché du travail et de niveau de salaire ».
Et pourtant, de la société guyanaise, a émergé un certain nombre de femmes « pionnières » dans les métiers à dominance masculine.
Ces femmes pionnières ont osé ! quelle gageure ! elles ont osé forcer des portes, franchir des barrières, lézarder le plafond de verre, pour s’introduire dans des secteurs professionnels qui pendant longtemps ont été et certains le sont encore, la chasse gardée de la gent masculine.
Que ce soit dans le secteur public ou privé ; que ces pionnières aient occupé des postes de responsabilité ou d’exécutantes : chauffeur de taxi, chef coutumier, chercheuse, docker, médecin, psychologue … elles ont dû, pour certaines, lutter contre la misogynie, d’autres contre la ségrégation verticale, quelques-unes n’ont rencontré aucun obstacle lié à la diversité des genres. Mais elles ont toutes, sans aucun doute, contribué à valoriser l’image féminine dans le monde du travail.
J'ai fait le portrait de trente d’entre elles et la liste n’est pas exhaustive. Le choix a porté sur des femmes et les premières qui ont exercé ou exerce un métier dans différents secteurs d’activités en Guyane. Mais, toujours, par leur profond engagement, leur étonnant dynamisme et leur incroyable volonté, elles ont fait bouger les lignes. Certaines ont innové, non seulement dans leur environnement professionnel mais souvent, par leur implication dans la société guyanaise.
A travers le portrait de nos pionnières, une lecture est faite de la société qui les a façonnées par son histoire, sa toponymie, ses us et coutumes, ses représentations, l’éducation. L’occasion nous est aussi donnée de découvrir le métier qu’elles ont exercé et leur évolution.
Ainsi, cette étude vise d’une part à faire connaître, sur quatre générations, ces « pionnières » guyanaises, et de montrer que la perception de la femme, dans le monde du travail, a tout de même évolué. Nous constaterons que le regard porté surtout sur les aînées était empreint de doute quant à la capacité de la femme à exercer des responsabilités autres que les tâches ménagères ou la pratique de métiers peu valorisés.
Elle invite d’autre part à s’interroger et à agir surtout face à une société taraudée par les questions, par trop occultées, liées à l’identité, la cohésion sociale, l’éducation et aussi par la visibilité des Guyanais dans tous les secteurs d’activité de ce pays et à tous les niveaux.
Notre avenir se construit aujourd’hui avec notre jeunesse qui a grand besoin de modèles valorisants et positifs. C’est un message fort que leur adresse les « pionnières ».
Pérenniser ce travail, participerait à leur reconnaissance au sein de la société guyanaise, voire au-delà.
« Nos pionnières » ont ouvert des voies que des plus jeunes transformeront en parcours ordinaires et extraordinaires ici et ailleurs.
Les femmes s'illustrent dans des métiers dits d'hommes
Les inégalités entre femmes et hommes dans le monde du travail sont un sujet d’actualité auquel n’échappe pas la Guyane. Elles sont soulignées par Audrey Naulin, entre autres, dans une étude de l’INSEE sur la Guyane : « De nombreuses inégalités sont défavorables aux femmes, notamment en matière d’insertion sur le marché du travail et de niveau de salaire ».
Et pourtant, de la société guyanaise, a émergé un certain nombre de femmes « pionnières » dans les métiers à dominance masculine.
Ces femmes pionnières ont osé ! quelle gageure ! elles ont osé forcer des portes, franchir des barrières, lézarder le plafond de verre, pour s’introduire dans des secteurs professionnels qui pendant longtemps ont été et certains le sont encore, la chasse gardée de la gent masculine.
Une longue lutte pour s'affirmer
Que ce soit dans le secteur public ou privé ; que ces pionnières aient occupé des postes de responsabilité ou d’exécutantes : chauffeur de taxi, chef coutumier, chercheuse, docker, médecin, psychologue … elles ont dû, pour certaines, lutter contre la misogynie, d’autres contre la ségrégation verticale, quelques-unes n’ont rencontré aucun obstacle lié à la diversité des genres. Mais elles ont toutes, sans aucun doute, contribué à valoriser l’image féminine dans le monde du travail.
J'ai fait le portrait de trente d’entre elles et la liste n’est pas exhaustive. Le choix a porté sur des femmes et les premières qui ont exercé ou exerce un métier dans différents secteurs d’activités en Guyane. Mais, toujours, par leur profond engagement, leur étonnant dynamisme et leur incroyable volonté, elles ont fait bouger les lignes. Certaines ont innové, non seulement dans leur environnement professionnel mais souvent, par leur implication dans la société guyanaise.
"Il est important de rappeler que la construction de ce pays-Guyane par des femmes et des hommes est séculaire. Les identités guyanaises : améridiennes, bushinengué, créole, en sont le socle. Il est important, aussi, de souligner que la visibilité des femmes issues des deux premières communautés dans le monde du travail est moins perceptible. Elle est liée à la reconnaissance tardive de ces peuples comme citoyens Français. Elle ne date que de 1969. Depuis, fort heureusement, la situation évolue."
A travers le portrait de nos pionnières, une lecture est faite de la société qui les a façonnées par son histoire, sa toponymie, ses us et coutumes, ses représentations, l’éducation. L’occasion nous est aussi donnée de découvrir le métier qu’elles ont exercé et leur évolution.
Quatre générations de pionnères
Ainsi, cette étude vise d’une part à faire connaître, sur quatre générations, ces « pionnières » guyanaises, et de montrer que la perception de la femme, dans le monde du travail, a tout de même évolué. Nous constaterons que le regard porté surtout sur les aînées était empreint de doute quant à la capacité de la femme à exercer des responsabilités autres que les tâches ménagères ou la pratique de métiers peu valorisés.
Elle invite d’autre part à s’interroger et à agir surtout face à une société taraudée par les questions, par trop occultées, liées à l’identité, la cohésion sociale, l’éducation et aussi par la visibilité des Guyanais dans tous les secteurs d’activité de ce pays et à tous les niveaux.
Notre avenir se construit aujourd’hui avec notre jeunesse qui a grand besoin de modèles valorisants et positifs. C’est un message fort que leur adresse les « pionnières ».
Pérenniser ce travail, participerait à leur reconnaissance au sein de la société guyanaise, voire au-delà.
« Nos pionnières » ont ouvert des voies que des plus jeunes transformeront en parcours ordinaires et extraordinaires ici et ailleurs.