"Ensemble, dessinons le projet d’avenir de la Guyane", c’est le thème des Etats Généraux de la Guyane. La caravane, est partie de Mana le 16 Janvier. Les populations du bassin de l’ouest et du centre littoral ont pu s’exprimer.
Des critiques en pagaille
Mauvaise organisation, horaires mal adaptés, désintérêt du public, le premier bilan des Etats Généraux est loin d’être satisfaisant. Et pourtant, à l’origine, les débats ont été conçus pour passionner les foules. L’avenir de la Guyane, tant évoqué lors du mouvement social de Mars Avril, n’a pas cette fois, en tout cas à l’issue des deux premières étapes, attiré les participants. Certains ont estimé que c’était du déjà vu, d’autres fatalistes, échaudés ont préféré suivre de loin. Et pourtant. Comment construire la Guyane, sans vision, sans consultation des populations qui y vivent ?
Un projet pour la Guyane
Les Etats généraux sont nés en Février 2017, du souhait de l’exécutif de la CTG Rodolphe Alexandre et du chef de l’opposition, Alain Tien Liong de créer un vaste projet de société pour la Guyane. Rien de très nouveau, mais ce souhait a été inscrit dans les Accords de Guyane et entériné par le Congrès du 14 Octobre dernier. Une consultation qui doit se terminer par l’adoption par les élus, d’un projet Guyane, transmis par la suite au Gouvernement. Cette vaste consultation a pour objectif de libérer la parole et d’inciter chaque habitant de ce pays à ’être un acteur de son développement. Ces Etats généraux ont été lancés en partenariat avec les mairies du département.
Destination l’Ouest
Première étape : le bassin Maroni –Mana (Apatou, Awala Yalimapo, Grand Santi, Mana, Maripasoula, Papaichton, Saint Laurent et Saul). Chaque groupe a été animé par un élu de la majorité et des experts afin que les propositions des participants restent concrètes. Les commissions mises en place ont du plancher sur les finances, le développement, le sport, la jeunesse, la vie associative, l’aménagement du territoire, le cadre institutionnel, la culture, la santé, l’emploi, l’éducation et en corollaire la formation. Pour cette première étape, neuf commissions ont été mises en oeuvre. A Mana, notamment, la rencontre avec les jeunes, donne le ton à la manifestation. Le public concerné n’est pas au rendez vous. Une population qui n’adhèrera pas tout de suite malgré des débats importants et de qualité. Les horaires et les jours choisis ne sont pas adaptés.
Des socio professionnels à l’écoute
En revanche, les socio professionnels de l’ouest se déplacent nombreux. Il faut dire que les thématiques sélectionnées sont d’importance, le développement économique, l’intégration régionale, la création d’emploi etc… Une rencontre animée par Hélène Sirder, 1ere vice présidente de la CTG.
Mobilisation également, le soir Place du marché à Saint Laurent. Au cœur des débats le désenclavement, la politique de santé, le foncier et bien sur le changement de statut.
Objectif : le littoral
La deuxième étape a eu lieu cette semaine : le bassin littoral centre, comprenant les communes de Cayenne, Matoury, Rémire Montjoly, Montsinnery –Tonnégrande, Roura et Macouria. Cette fois, les horaires ont été changés, la communication améliorée. Les différentes commissions se sont déroulées les après midi et en début de soirée durant les deux jours. Une organisation qui a permis à plus de monde de se déplacer.
En revanche, le forum grand public prévu jeudi soir n’a pas eu le succès escompté. Les participants acteurs de la vie sociale et politique de la Guyane, rompus à la prise de parole pour la plupart, ont surtout évoqué le statut et les solutions pour que la Guyane puisse sortir de son isolement avec l’application d’une politique plus audacieuse.
Un livret blanc
Une consultation aux résultats en demi-teinte. Le Kollectif pou nou dékolé la Guyane, né en Mars Avril dernier a évidemment fustigé la consultation, soulignant, déjà le recensement à l’époque de toutes les problématiques connues de la Guyane par les représentants des populations et secteurs d’activité réunis en atelier. Il a également critiqué le manque d’ouverture de la CTG, qui n’aurait pas repris les revendications déjà établies.
Prochaine étape pour la caravane, la semaine prochaine : le bassin des Savanes avec des ateliers prévus à Sinnamary, Kourou et Iracoubo. Enfin, dernière halte à partir du 6 février, le bassin de l’Est.
A l’issue de cette ultime étape, un livret blanc sera rédigé et remis après examen des élus de la CTG, au gouvernement.