Prix Carbet 2023 : découvrez les quatre ouvrages sélectionnés

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Le Prix Carbet 2023 sera connu ce samedi 25 février au terme d’une cérémonie hommage rendue au dramaturge et écrivain Elie Stephenson à la Maison des cultures et des mémoires de Guyane. Le jury a retenu quatre ouvrages, quatre auteurs, au terme de plusieurs mois de débats.  Parmi eux figure le Prix Carbet 2023. Quels sont-ils ?

Cette année, la 32e édition du Prix Carbet de la Caraïbe a lieu en Guyane. Un prix littéraire 2023 inspiré par les Théâtres de l’histoire et les cultures plurielles. Le Prix Carbet de la Caraïbe est né en 1990 de l’œuvre d’un esthète des mots, l’écrivain Edouard Glissant. Il se promettait de promouvoir "une autre vision du monde, un monde ouvert, composite, un monde riche de ses mélanges et singularités, un monde éloigné d’un universel généralisant, un tout-monde".

Trente deux ans après, cette récompense est le plus prestigieux prix littéraire des Caraïbes et de l’outre-mer. Il a honoré les plus grands auteurs de la Caraïbe et de l’outre-mer, leur offrant une nouvelle exposition.

Cette année, le jury présidé par Miguel Duplan, est composé de Evelyne Trouillot (Haiti), Lise Gauvin, (Canada), Nancy Morejon (Cuba), Gisèle Pineau (Guadeloupe), Alfred Alexandre (Martinique), Loran Kristian (dernier lauréat du Prix Carbet). Il a sélectionné quatre ouvrages parmi 18 œuvres. 

 "Tomber" de Carlos-Manuel Alvarez de Cuba aux éditions Mémoire d'encrier

"Tomber"de Carlos-Manuel Alvarez aux éditions Mémoire d'encrier

"Tomber" raconte le délabrement d’une famille cubaine qui partage pourtant le même espace. Au pays, la faim et la privation agissent comme un détonateur. Le père communiste, la mère gravement malade, la fille résignée et le fils rancunier deviennent tous des ennemis méconnaissables, même si aucun d’entre eux ne comprend vraiment comment et pourquoi cela est arrivé.

"Tomber" pose un regard frais et actuel sur le Cuba contemporain pétri de contradictions.

"Darwyne" de Colin Niel aux éditions du Rouergue

"Darwyne" de Colin Niel

Darwyne Massily, un garçon de dix ans, légèrement handicapé, vit à Bois Sec, un bidonville gagné sur la jungle infinie. Et le centre de sa vie, c'est sa mère Yolanda. Mais c'est compter sans les beaux-pères qui viennent régulièrement s'installer dans le petit carbet en lisière de forêt.

Justement un nouvel homme entre dans la vie de sa mère. Au même moment surgit Mathurine, une employée de la protection de l'enfance. On lui a confié un signalement concernant le garçon. 

  "Mon royaume n'est pas de ce monde"  de Jennifer Richard aux éditions Albin Michel

À la 1ère page : Jennifer Richard

Deux hommes venant de chemins différents se retrouvent au même moment au même endroit, incarnant sans le savoir la convergence des luttes. L’un blanc, l’autre noir. Avec ce roman très documenté, Jennifer Richard signe un récit où sont démontés les mécanismes du profit et de la domination à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Une approche matérialiste de l’histoire, des conquêtes et du sang versé au nom du pouvoir de l’argent.

Les fantômes de l’histoire et de la littérature s'y croisent : Jean Jaurès, Che Guevara, Martin Luther King, Rosa Luxemburg, Pier Paolo Pasolini, Patrice Lumumba, et bien d’autres… tous assassinés pour leurs idées et tous liés à son destin. Au fil d’une épopée effroyable, ils revisitent ensemble passé et présent.

"Une somme humaine" de Makenzy Orcel (Haïti) aux éditions Rivages.

"Une somme humaine" de Makenzy Orcel aux éditions Rivages.

La voix de l’héroïne nous parvient depuis l’outre-tombe. À la fois anonyme et incarnée, c’est la voix d’une seule femme et de toutes les femmes. Elle nous raconte dans des carnets dérobés au temps et à la mort une enfance volée, une adolescence déchirée, une vie et un destin brisés.

Elle s’échappe à Paris dans l’espoir de mener une vie à l’abri des fantômes du passé. Elle y poursuit des études de lettres à la Sorbonne, rencontre l’amour avec un homme ayant fui la guerre au Mali, fait l’expérience du monde du travail, avant de subir finalement l’épreuve de l’abandon et de sombrer dans l’irréversible errance.