L’alerte lancée au mois de mai par le maire de Papaïchton, Jules Deie sur le problème du manioc, a été largement entendue. La FREDON, l’organisme expert en santé végétale a lancé une mission de sensibilisation afin de lutter contre une pathologie végétale inconnue indique-t-elle dans son communiqué :
Autre document produit, une affichette intitulée : « Alerte : nos maniocs en danger ! » dans laquelle figurent des préconisations :
Pour ne pas tout perdre, les agriculteurs taillent les tiges touchées par la maladie
Sur le terrain, les agents du Parc Amazonien collectent des échantillons de manioc qui seront envoyés dans des laboratoires aux Antilles et dans l’hexagone. Les résultats seront connus dans plusieurs semaines.
Jules Deie, se dit satisfait de cette première démarche qui va permettre de procéder à un état des lieux global de la culture du manioc et des problèmes rencontrés. Cependant, il tient à souligner le travail effectué par les planteurs, eux-mêmes, pour ne pas perdre l’ensemble des récoltes :
« La FREDON fait les préconisations standards et c’est normal. Il y a des règles à respecter mais cela concerne les personnes qui ont la possibilité d’avoir des boutures de manioc saines. Pour le moment, ce n’est pas le cas et les agriculteurs qui ont des parcelles impactées avec un manioc depuis 6 à 7 mois, auront du mal à tout arracher et brûler puis essayer de trouver des boutures saines pour recommencer. Cela veut dire qu’ils auront perdu la totalité de leur production. Pour les agriculteurs impactés sur une surface d’un hectare, par exemple, cela n’est pas envisageable. Certains ont choisi de procéder autrement, la solution trouvée pour limiter les dégâts a été de tailler les plants de manioc. Ils ont coupé la partie de tige impactée par la maladie. La tige bourgeonne à nouveau et cela permet de garder les tubercules jusqu’à leur maturation et d’atteindre le mois nécessaire pour la récolte.»
A Papaïchton, le maire indique que plus d’un tiers des planteurs (une dizaine) font face à ce problème de maladies mais toutes les personnes ne se sont pas manifestées.
Comment aider ces agriculteurs en difficulté ? Pour Jules Deie, la solution n’appartient pas seulement à sa commune. Le travail d’information doit se faire par bassin de vie sur le territoire de la communauté de communes de l’ouest Guyanais (CCOG). L’action doit être collective avec la CCOG qui doit fédérer les partenaires techniques pour examiner les perspectives et trouver la solution ensemble.
« Nous ne changerons pas nos habitudes alimentaires, nous devons sauver nos plantations de manioc »
Le problème sur la culture du manioc pose la question d’une solution palliative. Faut-il envisager de produire d’autres racines ? A cela, Jules Deie n’est pas du tout favorable, le manioc donne plusieurs produits dérivés :
« Il faut faire le nécessaire pour ne pas manquer de manioc. Nous n’avons pas l’intention de manger autre chose. On doit mettre tous les moyens nécessaires pour toujours avoir du manioc et faire du couac. Il n’y a pas d’autre option : nous vivrons avec, nous avons vécu avec et nous continuerons à vivre avec ! Il faut travailler sur le sujet pour avoir le manioc tant attendu et si consommé »
Jules Deie compte travailler à la création d’un lotissement agricole pour permettre la culture, entre autres productions, du manioc sur le modèle familial traditionnel ou industriel.