Le projet d'aménagement des sauts du Maroni par la DEAL loin d'être accepté par les usagers

Vue du Maroni à bord du bac La Gabrielle
La DEAL a pour projet d’aménager quelques sauts du Maroni pour faciliter le passage des pirogues. Si le projet et les enquêtes publiques ont trouvé un avis favorable sur l’Oyapock, il semble que sur le Maroni, l’idée est moins bien perçue par les habitants. 
La DEAL (direction de l'Environnement de l'Aménagement et du Logement) a donc pour projet  d’aménager quelques sauts du Maroni pour faciliter le passage des pirogues, principal moyen de transport entre la capitale de l’ouest et les villages et communes du Haut Maroni. Si le projet et les enquêtes publiques ont trouvé un avis favorable sur l’Oyapock il semble que sur le Maroni, l’idée est moins bien perçue par les habitants. Entre intérêts économiques, risques écologiques et traditions, les avis divergent. 


Une manoeuvre délicate

La manœuvre est délicate, il faut slalomer entre les rochers. Les piroguiers connaissent le Maroni comme leur poche. Et cette connaissance, aucun ouvrage de navigation ne la livre. C’est un savoir-faire qui se transmet de père en fils. David navigue sur le fleuve depuis toujours. Il a appris avec son père. La pirogue reste le principal moyen de transport de la région. Tout au long de ce fleuve Maroni, se succèdent des villages Bushinengué et Amérindiens. De nombreux rapides appelés sauts, jalonnent le fleuve. Environ 90. Des sauts plus ou moins difficiles à passer, en fonction de la période. A la saison des pluies, le niveau de l’eau facilite le passage des sauts. Mais en période sèche, la manœuvre est plus compliquée.


Un projet d'aménagement des sauts

Depuis plus de 20 ans, un projet d’aménagement des sauts est à l’étude, afin de faciliter la navigation des pirogues et éviter les nombreux naufrages. Mais aussi pour les transporteurs professionnels de gagner du temps sur leur trajet et donc sur leur bénéfices. Sauf qu’aujourd’hui, aux prémices du projet, les avis sont partagés.
Mais au delà des problèmes écologiques s’ajoute la dimension traditionnelle et même spirituelle. Les travaux ne pourront se faire sans l’avis favorable des autorités coutumières La DEAL a exposé le
projet au Grand conseil coutumier lors de l’assemblée plénière. D’ici quelques semaines, un avis sera émis.