Déjà 7 ans. Déjà 7 ans que les Rencontres photographiques donnent rendez-vous aux passionnés de la photographie en Guyane. Une manifestation qui chaque année prend de l’ampleur. Créées en 2012, l’objectif était de valoriser la photographie en Guyane, mettre en avant les travaux de photographes locaux et internationaux et favoriser ainsi l’émergence de liens interculturels. Depuis, les Rencontres ont valorisé des jeunes artistes comme le collectif Lova Lova ou des photographes plus anciens comme Vano, Pierre Servin, ou Billy vénérables témoins des temps passés. Une manifestation qui a également mis l’accent sur des thématiques du bassin Amazone Caraïbes en offrant depuis 2012 un espace d’expression aux photographes étrangers comme l'exposition sur les gangs du Guatemala, "L'autre guerre" de Miquel Dewever-Plana, ou encore Roberto Stéphenson graphiste haïtien.
En termes d’évolution du Festival, la première est que l’équipe s’est étoffée. Aujourd’hui, nous pouvons faire des choses partout sur le territoire, dans chaque commune. Cette année, les expositions sont présentées d’est en ouest et cela est très important pour nous. Au niveau de la scène locale, cela a permis de dynamiser la scène de la photographie. De nombreux photographes ont émergé, en suivant les Rencontres photographiques.
Karl Joseph directeur artistique Rencontres photographiques
Des Rencontres itinérantes
Cette année encore la programmation mixe photographes contemporains et plus expérimentés : Daphné Nan le Sergent avec « l’image extractive »,une technique d'avant-garde, le très renommé Mirtho Linguet avec les « Fruits de l’arrangement tragique », Thierry Monford « Songe de Guyane », ou encore José Prosper qui présente une collection restaurée sur les années Othily. Quatorze expositions, quatorze regards. Chaque exposition va au-delà d’une simple présentation. C’est de l’art, le 8e art.
Chaque artiste doit répondre à cette question "Juste à côté de nous, l’Amazonie ?" … Les artistes répondent en images et donnent leur interprétation à cette interrogation.
Par exemple Mirtho Linguet est nourri par l’imaginaire guyanais, c’est aussi un imaginaire amazonien. Chez Mirtho, on va retrouver la flore, les animaux et aussi des animaux qui ne sont pas visibles à l’œil nu. La flore est en arrière-plan même si elle ne parait pas là au premier abord, mais l’observateur, s’aperçoit qu’elle est l’un des éléments centraux de la photographie. Chacun peut y aller de son interprétation. La photo parle. Ces Rencontres sont aussi un lieu de l’apprentissage de l’image, de décryptage. L’idée c’est de faire comprendre comment fabriquer une image et développer l’esprit critique.
Un métier en clair obscur
Etre photographe, c'est un métier. Apprendre à jouer avec les ombres et la lumière, en capturant l’instant T, le moment présent est une science. Ces Rencontres photographiques subliment cette technique et la rendent accessible en investissant la voie publique avec plusieurs expositions. Des expositions, mais aussi des rencontres, des ateliers destinés aux jeunes, afin de découvrir la photographie artistique, représentation imaginaire du monde réel. Elle fait appel à l'imagination et à la créativité du photographe pour capturer un moment, une scène, un portrait, un paysage, des objets. La 7e édition des Rencontres photographiques en est l'illustration.