« Quelle sortie faire avec des enfants ? », « combien de temps prévoir pour visiter l’ouest de la Guyane ? » ou encore « Les avions ont-ils repris pour aller Saùl ? » sont autant de questions que l’on pouvait entendre, ce samedi 9 mars, dans les allées du Salon du tourisme et des loisirs de Guyane. La 24 ème édition de l’événement, organisé par le Comité du tourisme de la Guyane, a ouvert ses portes hier au Palais régional omnisport de Guyane, à Matoury.
Après un vendredi matin dédié aux visites scolaires, c’est surtout un public familial, composé aussi bien de locaux que de touristes de passage qui s’est rendu à l'événement. Si l’afluence totale ne sera connue que demain soir, lors de la cloture de l’événement, le public est au rendez-vous et les organisateurs se montrent, pour l’instant, satisfaits de l’influence.
52 exposants
Au programme, 52 exposants – contre 47 lors de la précédente édition - représentant aussi bien les acteurs institutionnels du tourisme, comme les offices ou le Parc amazonien de Guyane, que privés. Parmi les stands se trouvent des agences de voyages, des associations, et pléthore d’opérateurs locaux proposant hébergements ou excursions en forêt. Une aile entière du salon est même dédiée à l’artisanat et aux productions locales. Une trentaine d’exposants y mettent en valeur les savoir-faire guyanais. « Le but de ce salon c’est à la fois, de présenter les produits touristiques mais aussi de faire naître des vocations afin de développer le secteur », rappelle Loic Buzaré, directeur du comité de tourisme de Guyane.
Plusieurs animations sont prévues tout au long du salon, des plus ludiques comme des tirages au sort et des tombolas pour gagner, par exemple, des billets d’avion pour les communes de l’intérieur, aux plus sérieuses, comme des conférences. Le samedi après-midi est par exemple dédié à la question du développement économique du secteur, avec une conférence animée par le Médef sur les dispositifs de financements dont peuvent se saisir les porteurs de projets touristiques. Dimanche, ce sera l’astro-tourisme qui sera à l’honneur avec une conférence qui se demandera s’il s’agit là d’une opportunité économique pour le territoire.
« Le but de ce salon c’est à la fois, de présenter les produits touristiques mais aussi de faire naître des vocations afin de développer le secteur »
Loic Buzaré, directeur du Comité de tourisme de la Guyane
Il est d’autant plus important de penser le développement du secteur touristique que celui-ci a connu plusieurs crises ces dernières années. Outre les conséquences, toujours palpables, de la pandémie, les grèves de 2023 puis la liquidation d’Air-Guyane fin septembre, ont rendu très difficile l’acheminement des touristes vers l’intérieur du territoire.
Femmes à l'honneur
« À Saùl, qui est notre destination touristique numéro un, ils accueillent 3000 personnes à l'année normalement, mais là en 2023, ça a été zéro, vu qu’il n’y avait plus d'avions. L’impact est immense, le village vivant exclusivement du tourisme », rappelle Assabal Powell représentant de l’office du tourisme de l’ouest guyanais au salon. À Maripasoula aussi, les difficultés ont été notables puisque la ville n’a accueilli que 700 touristes par le fleuve, contre 2000 les années précédentes.
Et si un service régulier entre le littoral est à nouveau assuré entre l’intérieur et le littoral par Guyane Fly depuis le 5 décembre, cette information n’est pas encore connue de tous, ce qui entrave la reprise économique. « On a eu pas mal de gens qui sont venus nous demander si les avions avaient repris pour l’intérieur », confirme Assabal Powell.
Enfin, le Salon ne pouvait pas ignorer la journée internationale des droits des femmes qui s’est tenue le 8 mars, jour de l’inauguration. « Nous avons souhaité mettre en valeur les personnalités féminines qui œuvrent dans ce secteur économique. Nous souhaitons les mettre en lumière, notamment à travers un hommage qui aura lieu demain », résume Loic Buzaré
Si certains métiers touristiques historiquement masculins, comme les guides en pleine nature, s’ouvrent de plus en plus aux femmes, les préjugés sexistes ont encore la vie dure. Accélérer la féminisation du secteur en les combattant permettra indéniablement de créer de nouvelles vocations et donc, de développer le secteur.