Santé mentale en Guyane : d’après une étude, 36,9% de la population présente au moins un trouble psychiatrique ou psychique

Comment se porte le mental des Guyanais ? Du 18 mars au 3 avril 2021, des habitants des six communes de la Communauté d’Agglomération du Centre littoral (CACL) ont participé à l’étude "MINI" pour répondre à cette question. L’enquête est menée par le Centre collaborateur français de l'OMS (CCOMS). Des professionnels, des élus et des acteurs du domaine de la santé mentale de la CACL ont été sollicités pour cette mission.

4 adultes sur 10 touchés par un trouble psychiatrique ou psychique

900 personnes ont dû répondre à un questionnaire évoquant, entre autres thèmes, les définitions de la maladie mentale, de la folie ou encore de la dépression, mais aussi ce que représentent ces troubles. Les résultats montrent que 4 adultes sur 10 (soit 36,9% des personnes interrogées) présentent au moins un trouble psychiatrique ou psychique. Ce chiffre est plus élevé que celui observé en Hexagone, ce dernier étant de 31.9%.

En regardant de plus près, les enquêteurs ont également noté que les risques suicidaires sont plus forts en Guyane. Et pour cause, les troubles dépressifs (qui engendrent ces risques) sont plus fréquents sur notre territoire. 24% des personnes interrogées ont dit avoir traversé un épisode dépressif au cours des deux semaines ayant précédées l’étude. Ils sont déclenchés par des événements de la vie, par une histoire sentimentale ou par le travail.

Les jeunes plus touchés que les aînés par les troubles mentaux ?

En outre, les hommes célibataires de 18 à 29 ans représentent le profil le plus touché par les troubles mentaux, selon les résultats obtenus par le CCOMS. D'ailleurs, les jeunes (tous genres confondus) semblent plus exposés que leurs aînés à ces problèmes de santé mentale. C'est, en tout cas, ce que révèlent les déclarations récoltées. 48% des personnes âgées de 18 à 29 ans ont dit avoir repéré au moins un trouble chez elles.

Former et sensibiliser les Guyanais aux problèmes de la santé mentale

Les objectifs principaux de cette étude sont de former les acteurs de terrain. En l’occurrence, il s’agit des élus et des professionnels de la santé. Le CCOMS souhaite également sensibiliser les partenaires sociaux, administratifs et politiques locaux au problème de santé mentale. En effet, ce sujet est encore tabou dans notre département. Enfin, l’organisme cherche à promouvoir l’instauration d’une psychiatrie communautaire, suivant les recommandations de l’OMS.