Il est un peu plus de 22 heures, samedi 28 août, lorsqu'une haute vague fait chavirer une embarcation qui navigue à quelques encablures de la côte guyanaise, entre l'embouchure de l'Oyapock et celle de l'Approuague. A bord : vingt-quatre personnes (17 hommes et 7 femmes) selon les autorités françaises.
Aprés le naufrage, les victimes sont séparées en trois groupes par les courants et la houle, la mer étant particulièrement forte dans le secteur.
Une première rescapée à l'origine de l'alerte
À l’origine de l’intervention, la découverte, mardi 31 août, par un navire de plaisance, d’une femme agrippée à une bouée située dans le chenal d'accès au port de Kourou. D’après ses déclarations, les passagers auraient embarqué à Oiapoque afin de rejoindre Cayenne puis Kourou. Le naufrage se serait produit au niveau de la pointe Behague.
Mardi et mercredi, sous la direction du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Antilles-Guyane, un important dispositif de rechercher a été déployé, le long d'une large bande côtière allant de Régina à Sinnamary, comprenant des moyens des forces armées en Guyane (FAG), de la gendarmerie départementale, du SDIS 973 et de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM).
Suspendues le 1er septembre, les recherches ont repris, aujourd'hui le 3 septembre.
4 naufragés sauvés
La mobilisation des différents moyens aériens et maritimes a permis de retrouver et de récupérer 4 naufragés (dans le chenal de Kourou, sur l’ilet Le Père et sur l’île du Grand Connétable) depuis l'alerte donnée mardi. Trois corps ont été repêchés, dont le dernier vendredi matin. Dix-sept personnes sont toujours portées disparues.
Le bilan des victimes est encore provisoire. Il s'agirait d'immigration illégale. Leur identification est en cours.
Le Parquet de Cayenne a décidé l’ouverture d’une enquête de police judiciaire, confiée à la brigade de gendarmerie maritime de Cayenne.
Côté brésilien, la Police fédérale (PF) a déclaré avoir reçu des informations sur l'épave, mais n'a pas officiellement pris position. Les membres des familles des victimes meneraient encore des recherches de leur côté pour trouver les derniers survivants.
Quant à la Police Civile de l'Amapá, selon les premiers éléments de l'enquête menée à Oiapoque,17 passagers et 3 passeurs auraient embarqué au départ d'Oiapoque.
"A Vila Vitória (district d'Oiapoque), cinq autres passagers sont montés à bord, cela fait 25 personnes, toutes Brésiliennes, dans une pirogue prévue pour 10 passagers. La plupart sans gilet de sauvetage, même les plus jeunes d'aprés nos informations. Au regard de ces éléments, il s'agirait donc d'une embarcation illégale avec des migrants. En plus de cela, ils transportaient 700 kg de marchandises", précise Charles Corrêa, délégué de la Police Civile de l'Amapá qui lutte depuis 2014 contre le phénomène de immigration clandestine à la frontière franco-brésilienne.