Se faire crématiser en Guyane un droit qui n’est pas respecté selon un collectif citoyen

Colombarium
Avoir le choix de se faire inhumer ou incinérer, un droit qui n’est pas respecté en Guyane selon un collectif de citoyens. Dans un long argumentaire adressé aux autorités, ce collectif rappelle l’impérieuse nécessité de construire un crématorium afin que les Guyanais aient des options tant spirituelles que financières pour leurs obsèques.

Voici que la Toussaint arrive, la période où les tombes des défunts sont fleuries et où revient à l’esprit, l’idée de l’après. Se faire inhumer dans un cimetière ou se faire crématiser ?
En Guyane, l’inhumation est de tradition mais de plus en plus de personnes souhaitent se faire incinérer. L’incinération ne peut se faire en Guyane car il n’y a pas de crématorium. Les proches du défunt, pour respecter sa volonté, doivent partir avec son corps aux Antilles, l’endroit le plus proche pour ce type d’opération.

Pour un collectif citoyen, cette situation ne peut plus perdurer en Guyane. Depuis le mois de mai, il a entamé des démarches et rencontres auprès, notamment, des élus de Cayenne muni d’un solide argumentaire.

"Un crématorium, pourquoi ? Pour que nos morts ne soient pas des migrants"

Dans leur argumentaire, il est, notamment, rappelé que le plus grand bassin de population est celui de la CACL (Communauté d’agglomération du centre littoral) cela serait donc à cette collectivité de mettre en route ce projet avec l’autorisation de la préfecture.
Il est ausssi souligné dans ce propos ce que prévoit la loi dans ce domaine de la mort, les coûts prohibitifs de la crématisation hors de Guyane, entre 8 000 et 10 000 euros contre 3000 euros pour une inhumation dans un cimetière. Des frais importants qui font des morts guyanais crématisés des migrants « opulents » affirme ce collectif.
L’argument écologique n’est pas oublié : « l’éveil d’une conscience écologique, permanente, est un facteur qui favorise le choix de la crématisation. Cette méthode évite la décomposition du corps dans la terre et serait 3,6 fois moins polluante que l’inhumation ». Le problème foncier n’est pas non plus mis de côté, les cimetières guyanais seraient tous en manque de places.

Lisez ici l’argumentaire de ce comité de réflexion qui souhaite plus d’équité devant la mort.