Cela fait plus de 20 ans qu'il est attendu. La pose de la première pierre du commissariat de Cayenne marque la fin d'une longue attente. Ce premier élément du chantier a été installé par Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, ce mardi 18 janvier 2022.
L'événement s'est tenu en présence de la maire de Cayenne, Sandra Trochimara, du sénateur Georges Patient et du Président de la CTG, Gabriel Serville. Le procureur général, des agents préfectoraux et d'autres élus de Guyane étaient aussi présents.
Jean-Claude Labrador, actuel maire de Roura, se souvient avoir défendu la construction d’un nouveau commissariat à Cayenne dans le "plan de modernisation" de la police du gouvernement socialiste de François Mitterrand, dans les années 1980. L'élu était, à ce moment, secrétaire général en Guyane du Syndicat National des Policiers en Tenue (SNPT). Selon l’ex-syndicaliste policier, aujourd’hui à la retraite, le projet était inscrit dans le plan piloté par le ministre de l'Intérieur du moment, mais n’a pas abouti à l’époque.
Une capacité d'accueil de plus de 600 agents
Finalement, 40 ans plus tard, le futur Hôtel de police de Cayenne sera construit sur le site de l'ancien campus Saint-Denis, démoli en 2020. Les constructions devaient débuter en 2021 pour une livraison en novembre 2022, mais le projet a été retardé d'une année. Il se réalisé sur deux ans. Selon Eric Germany, chef de projet de l’Hôtel de police, le bâtiment aura une capacité d’accueil de 623 agents de police.
17 nouveaux fonctionnaires de police affectés en Guyane
Au cours de cet événement symbolique, le ministre des Outre-mer a remercié toutes les personnes impliquées dans la construction du bâtiment, mais aussi les membres de force de l'ordre de Guyane pour leur travail. "Je veux aussi témoigner le soutien du Gouvernement et de l'autorité politique à ce qui est fait ici sous l'autorité du Préfet", a souligné Sébastien Lecornu. Il a aussi fait trois annonces.
Si j'ai souhaité poser cette 1ère pierre, au delà du plaisir de la marquer symboliquement, c'est pour vous annoncer l'affectation de 17 fonctionnaires de police nouveaux à la DTPN (Direction Territoriale de la Police Nationale) de Guyane.
Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer
Un local de rétention administrative dans l'Ouest
Ces postes seront créés dès cette année 2022, selon le ministre. Ce dernier a également annoncé la construction d'un local de rétention administrative dans la capitale de l'Ouest. Comme l'indique le site service-publique.fr, "la rétention administrative permet de maintenir dans un lieu fermé (le Centre de Rétention Administrative) un étranger qui fait l'objet d'une décision d'éloignement, dans l'attente de son renvoi forcé".
C'était une demande importante dans notre capacité à lutter contre l'immigration irrégulière. Aujourd'hui, il y a un seul CRA, il est ici, sur l'agglomération de Cayenne. Il nous fallait avoir une offre d'équilibre sur le territoire, c'est chose faite. Les travaux devront démarrer cette année.
Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer
Une sous-préfecture bientôt installée à Saint-Georges de l'Oyapock
Justement, dans le cadre de cette "offre d'équilibre", le ministre a aussi annoncé que le président de la République a validé la création d'une sous-préfecture à Saint-Georges de l'Oyapock. "On va continuer à renforcer (les moyens déployés, NDLR) en dehors de Cayenne", a poursuivi Sébastien Lecornu. Il souhaite notamment accentuer la lutte contre l'immigration clandestine qui est, d'après lui, "source de beaucoup de déstabilisation du corps social guyanais".
"Dans le cadre de la présidence française de l’Union Européenne [...] on va reposer la question de l’immigration et du rôle de Frontex (Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, NDLR)", a indiqué Sébastien Lecornu. Et de poursuivre : "Le ministre de l’Intérieur, lors d’un conseil européen avec ses homologues dans le Nord – les 3 et 4 février - va traiter de ces questions avec le président de la République, et il y aura des choses à dire sur les outre-mer car les frontières de l’Union Européenne vont jusqu’ici en Guyane."