Virginie Lebacq et Marylène Rupert se rendent chaque semaine à Maripasoula afin de vérifier si les tarifs pratiqués par les commerçants restent stables. Avec le Maroni à sec, la pénurie de certaines denrées a provoqué une flambée des prix.
« Nous avons sur la liste, les codes de correction qui ont été indiqués. Le commerçant s’est engagé à pratiquer un prix de 10 euros et nous avons constaté ce prix sur l’affichette. Nous vérifions que c’est bien en rayon et qu’il n’y a pas de rupture. » Indique Virginie Lebacq.
La collectivité territoriale a proposé aux commerçants de signer une convention pour un fret aérien à moitié prix.
À Maripasoula, aucun gérant de libre-service n’a signé cette convention, préférant ne pas passer par ce service. Leur argument : aucune garantie de la date de livraison.
« Cela prend énormément de temps à arriver. Si tu prends cette option tu ne sais pas quand arrivent tes produits alors que si je paye mon propre frêt, cela arrive plus vite et c’est mieux pour moi. »
Des prix encore très élevés malgré les contrôles mis en place.
« Effectivement on est encore sur des tarifs un peu élevés mais on peut comprendre par rapport au transport. Mais les prix sont quand même plutôt bien respectés. » reconnaît Virginie Lebacq
Chez cet autre commerçant, le prix de nombreuses denrées n’est pas mentionné.
Ce contrôle a ses limites. Le commerçant ne peut pas être sanctionné car les prix dans les magasins restent libres.
« Sur l’eau il y a une grosse différence, le pack d’eau est quasiment à 20 euros alors qu’à Cayenne, il est plutôt autour de 5 à 6 euros, le riz à 5 euros le kg contre 3 à 4 euros normalement. »
Malgré les ravitaillements mis en place dans le cadre du plan ORSEC, vivre à Maripasoula coûte encore très cher comme le confirme ce client qui a payé ses aliments, un paquet de gâteaux, deux tablettes de chocolat et ses yaourts 18 euros, fataliste : c’est hyper cher mais on n’a pas le choix.
Cet autre client venu à mobylette acheter son lait en payant son essence 6 euros le litre.
Le carburant hors de prix
Le préfet de Guyane fixe tous les mois les prix des bouteilles de gaz et du carburant. Mais Maripasoula fait exception à la règle.
La commune ne dispose d’aucune station-service. Automobilistes, cyclomotoristes et piroguiers n’ont pas d’autres solutions que de se ravitailler au Surinam, juste en face de Maripasoula sur la rive Mapa. Le litre coûte 8 euros confirme un piroguier, la bouteille de gaz 120 euros : « Tout est cher pour nous ce n’est pas cool »
Du carburant hors de prix sur le Maroni et des conditions d’approvisionnement bien loin du cadre réglementaire comme cette pirogue qui fait office de station-service.
Le litre de gasoil coûtait auparavant sur la rive surinamaise 2,55 euros. Avec le Maroni encore à sec, le carburant se négocie à 5 euros le litre. Un piroguier surinamais précise : « A Albina on paye en SRD 1 euro le litre mais Albina c’est loin d’ici en pirogue, donc tout est cher ! »
Au Surinam comme en Guyane, les populations des deux rives du Maroni subissent de plein fouet, l’inflation des prix des denrées de première nécessité.