Une semaine sous tension dans 4 lycées de Guyane

Ce sont 4 lycées de Guyane et pas des moindres qui ont durant toute la semaine manifesté pour entendre leur mécontentement et obtenir des réponses du Rectorat. Qu'il s'agisse de manque de professeurs, d'emplois du temps inadaptés, de conditions d'accueil indignes ou de violences récurrentes. 

Une gestion incohérente à Félix Eboué

Ce mouvement de tension dans les lycées Félix Eboué, Melkior et Garré et Balata a débuté le 30 septembre. Ce lundi, au lycée Félix Eboué qui accueille les classes préparatoires et BTS la communauté enseignante, les élèves et les parents d'élèves sont une nouvelle fois mobilisés. Depuis la rentrée, ils réclament un ajustement des emplois du temps, la résolution des problèmes de choix de langues et le rétablissement des matières à option supprimées. Ils s'indignent du manque de vision de la direction qui a conduit à une chute des résultats au baccalauréat. La gestion défaillante de la proviseure Jacqueline Gresse est, notamment, mise en cause. La mobilisation a perduré durant 3 jours jusqu'à ce que le recteur décide de relever la cheffe d'établissement de ses fonctions le jeudi 3 octobre. Elle sera remplacée par Jacques Demarolle, proviseur en poste au lycée de Mana.


Des travaux qui durent depuis 15 ans à Melkior et Garré

Le 2 octobre, au lycée Melkior et Garré, les enseignants font valoir leur droit de retrait dénonçant ainsi l'insécurité permanente qui règne dans un établissement en travaux depuis plus de 15 ans. Cela conduit à une errance permanente d'un bâtiment à l'autre. Les élèves manquent de matériel et travaillent dans des locaux dangereux. Reçus par la directrice générale des services de la CTG, l'échange mal engagé, se conclue au final sur l'assurance d'une visite de la commission de sécurité.
Les enseignants du lycée Melkior Garré exercent leur droit de retrait, ils pointent des conditions de travail indignes
Le 4 octobre, les cours ont repris à la demande la direction de l'établissement et certains travaux, d'électricité entre autres vérification seront effectués en urgence.


Un climat de violence insoutenable à Balata

A Matoury au lycée polyvent de Balata, les équipes de la vie scolaire et les enseignants exercent eux aussi leur droit de retrait depuis le 1er octobre. La violence va crescendo dans l'établissement submergé par l'arrivée de nouveaux élèves. Ils réclament 6 surveillants et un proviseur adjoint et des mesures de sécurité.  
La réunion du 4 octobre avec le recteur et le président de la CTG a débouché sur les nominations d'un second adjoint au proviseur et d'un conseiller d'éducation. Une mesure qui satisfait à demi le personnel mobilisé car il n'y aura pas de surveillant supplémentaire. Ce renfort est, selon eux, indispensable pour leur sécurité et la reprise du travail dans des conditions normales. 
Le mouvement devrait perdurer la semaine prochaine. 
Lycée Balata : le personnel maintient son droit de retrait


La bronca du lycée de Mana

L'annonce inattendue de la nomination du proviseur de Mana, Jacques Demarolle, au lycée Félix Eboué, jeudi 3 octobre a secoué la communauté scolaire du lycée Léopold Elfort. Élèves et enseignants ont manifesté leur désarroi le vendredi matin. Ils vivent comme une  injustice ce déplacement d'un chef d'établissement en place depuis 7 ans et dont la gestion aura permis au lycée de l'ouest guyanais, une réussite saluée par tous.
Mana : les lycéens de Léopold Elfort crient à l'injustice après la nomination de leur proviseur au lycée Félix Eboué à Cayenne
Un départ également regretté par les élus de l'ouest.
Il aura fallu toute la persuasion du proviseur, serviteur de l'éducation nationale, pour calmer les esprits.