C'est une initiative du maire de Sinnamary, Michel-Ange Jéremie, qui doit permettre de désengorger le hall du gymnase Gérard Holder à Cayenne, où vivent toujours, dans des situations très précaires, des centaines de sinistrés du Mont Baduel.
30 familles composées de quatre membres au maximum (deux parents et deux enfants, une mère seule et trois enfants etc.) pourront se voir attribuer un hébergement d'urgence à l'hôtel du fleuve de Sinnamary. Le recensement des familles éligibles est en cours et devrait être achevé la semaine prochaine, indique le Réseau des acteurs haïtiens de Guyane (Rhag), une association communautaire en charge du suivi des sinistrés.
À ce jour, la situation administrative des familles ne ferait pas partie des critères retenus par la préfecture et la mairie de Sinnamary pour choisir les familles hébergées. Pour rappel, l'hébergement d'urgence est, selon la loi, accessible à toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale.
En 2022, le Conseil d'Etat, plus haute autorité administrative française avait rappelé qu'il s'agissait d'un "droit inconditionnel" quelle que soit la situation administrative de la personne concernée.
Il faut bien distinguer ce type d'hébergement du "logement social", dont l'obtention est conditionnée au fait d'être de nationalité française ou de disposer d'un titre de séjour en règle.
Préparer la rentrée scolaire
À ce stade, impossible de savoir combien de temps les sinistrés hébergés à Sinnamary pourront rester à l'hôtel du fleuve. Selon le Rhag, au moins jusqu'à la rentrée scolaire, la mairie de Sinnamary ayant annoncé prendre en charge leur scolarisation des enfants dans les écoles de la commune.
Si le déplacement de ces 120 personnes va faciliter le travail des autorités, pour beaucoup de sinistrés, la situation est loin d'être idéale puisque leurs seules sources de revenus et leur réseau social se situent sur la presqu'île de Cayenne. D'autant plus qu'ils sont nombreux à n'avoir aucun moyen de locomotion.
Si de nombreux sinistrés ont quitté les gymnases pour se réfugier chez des proches ces derniers jours, ils sont encore plusieurs centaines à être encore en quête de solution. Quant aux hommes expulsés le 12 août du collège Paul Kapel, certains dorment encore la rue.