Sinnamary : les forces de l'ordre intensifient la traque des braconniers à Petit-Saut

Selon l'arrêté en vigueur sur le plan d'eau du Barrage de Petit-Saut et de ses abords, le nombre de poissons par sortie, toutes espèces sauf les aïmaras, est limité à 10 par embarcation. Les gendarmes ont relevé un excédent conséquent de 210 poissons.
La brigade fluviale de gendarmerie de la Guyane et l'Office Français de la biodiversité renforcent les opérations de lutte contre le braconnage et la pêche illégale au lac du barrage de Petit-Saut à Sinnamary. Plusieurs enquêtes sont en cours.

Les gendarmes de la brigade fluviale de Guyane sont à l’affût des braconniers, sur la terre comme sur l’eau, à Petit-Saut. Les nuisances provoquées par les chasseurs et les pêcheurs nuisent aux activités touristiques et de loisirs. Depuis 3 semaines, les contrôles se multiplient donc sur le lac et aux alentours.

Le 22 janvier à 2h du matin, engagée en mission de lutte contre l’orpaillage illégal, la brigade fluviale, est en embuscade pour intercepter les embarcations qui viendraient récupérer du matériel illicite sur les berges du lac de Petit-Saut. Deux pirogues passent alors devant les cinq gendarmes, se dirigeant vers la cale de mise à l'eau. Les forces de l’ordre les prennent en chasse sur le lac de nuit.

À leur arrivée sur le Dégrad Lucifer, les militaires constatent que la première pirogue est déjà sur la remorque, le véhicule s'enfuit d'ailleurs avec l’embarcation en les voyant.

2 fusils, 2 filets de pêche tramail et 220 poissons saisis

La seconde est en train d'être amarrée par deux autres personnes à bord d'un 4x4. Les gendarmes procèdent alors au contrôle des individus, deux hommes d’origine brésilienne. Dans la pirogue, ils constatent la présence de 2 fusils de chasse, 2 filets de pêche tramail de 30 mètres chacun et une glacière remplie de 220 poissons.

Par rapport à l'arrêté en vigueur sur le plan d'eau du Barrage de Petit-Saut et de ses abords, les deux pêcheurs sont en infraction. Pour rappel, par sortie et par embarcation, le nombre de prises est limité à 3 aïmaras et 10 poissons de toutes espèces. D’autre part, seuls les filets de type épervier ou la canne sont autorisés.

Les interpelés ont, par conséquent, 210 poissons en excédent. L'infraction de "pêche en eau douce sans la permission du titulaire du droit de pêche" est relevée par poisson en excédent, soit 210 fois !

Convoqués dès le lendemain à brigade fluviale, les deux hommes risquent une amende allant jusqu’à 7 000 euros chacun.

Par ailleurs, en fin de patrouille, les gendarmes constatent également la présence de gibiers dépecés et jetés à terre. Il s'agissait de 2 caïmans et de 2 pacs. Les militaires entendent les deux mis en cause. Aucun ne reconnaît avoir tué les animaux, les gendarmes ne peuvent alors leur rattacher les faits.

Au total, 218 infractions relatives à l'environnement et à la détention d'une embarcation ont été relevées à l'encontre du propriétaire de la pirogue et du pilote.

Associée à l'Office Français de la biodiversité, la brigade fluviale de gendarmerie de Guyane mène actuellement plusieurs enquêtes pour braconnage dans le secteur du barrage de Petit-Saut.