Acoupa et loubine à quatre euros le kilo… Carangue, palika, thazard à trois euros… Machoiran à deux euros… C’étaient les soldes aux poissons ce matin à Sinnamary. Colette est venue de Saint Laurent pour remplir sa glacière. « Ce sont bientôt les fêtes de fin d’année, on est obligé de remplir le congélateur ! Je trouve que c’est parfait. Il faut que les autres communes prennent exemple sur Sinnamary ».
Belle opération de promotion pour les pêcheurs de la commune… Seule ombre au tableau : la concurrence des bateaux clandestins. « Ils sont nombreux au large, ils sont là dans les criques, résume Renaud Théophile, de l’entreprise de pêche Lady Nadira. Iracoubo, Sinnamary, c’est la zone où il y a le plus de bateaux surinamais, georgetoniens… » Le constat est le même pour Stephen Torvic, pêcheur à Sinnamary. « Je vois que la marine fait un petit travail . Je vois un peu moins de bateaux du côté de Sinnamary. J’espère que ça durera, mais ils sont encore présents du côté d’Iracoubo et de Mana ».
Le maire et son équipe veulent accueillir dans la commune un lieu de destruction des navires illégaux saisis par les autorités. Mais l’objectif est avant tout de développer la pêche légale. « L’intention de cette fête du poisson est d’accompagner nos pêcheurs pour aller vers la mise en place d’un point de vente de produits de la mer », indique Sylvio Bocage cinquième adjoint au maire de Sinnamary, délégué à la pêche.
Ce point de vente du poisson est prévu sur le port de pêche, avec l’appui de la CTG. Une vingtaine de bateaux sont basés ici ; des navires viennent d’autres communes pour débarquer du poisson ou acheter de la glace. Un programme de développement est en cours, soutenu par l’Etat et l’Europe, comme l’indique Michel-Ange Jérémie, maire de Sinnamary : « Nous avons un projet de développement d’environ 4 à 5 millions d’euros sur six ans. Nous avons déjà eu des fonds européens pour faire des travaux d’urgence. Ce que nous voulons, à terme, c’est vraiment faire un pôle d’excellence au niveau des infrastructures de pêche à Sinnamary.
Le maire a relancé cette année auprès de la CTG le projet d’un lycée des métiers de la mer et de l’aquaculture. De quoi renforcer la vocation maritime de la commune aux Ibis.