Squat La Matine : l'angoisse des familles avant l'expulsion

Un habitat de fortune
700 personnes doivent être évacuées à partir de mardi au squat La Matine, dans le secteur Leblond à Cayenne. L’opération doit être menée par la mairie et la préfecture. Elle fait suite à un arrêté du préfet.
700 personnes doivent être évacuées à partir de mardi au squat La Matine, dans le secteur Leblond à Cayenne. L’opération doit être menée par la mairie et la préfecture. Elle fait suite à un arrêté du préfet daté du 2 juillet, qui vise à détruire ce quartier illégal. Si certaines familles sont déjà parties, beaucoup d’autres n’ont nulle part où aller.


L'angoisse de Marcia seule avec 5 enfants

Marcia vit dans le squat de La Matine avec ses 5 enfants. Son mari est décédé cette année dans un accident…Elle était alors enceinte du petit dernier, né il y a six jours. Marcia a un titre de séjour, ses enfants sont nés en Guyane mais elle n’a pas de solution pour le logement.
Marcia montre de nombreux courriers, dont ses demandes de logement social sans résultat pour le moment. Cette maison de fortune est son seul recours. Annoncée pour mardi, la destruction du squat plonge cette famille dans l’angoisse.
Marcia Santos habitante du squat Leblond-La Matine témoigne : 

"On va voir l’assistante sociale, la SIGUY et les autres…mais il n’y a rien pour nous. Et pour louer dans le privé, on nous demande des ressources que nous n’avons pas.Les gens nous jugent en disant qu’on ne veut pas payer, mais ce n’est pas vrai. Cela fait plus de deux ans que je demande un logement social…mais toujours rien…j’ai tous les papiers là…"


700 personnes à reloger

Même inquiétude partout dans le squat…les familles ont été orientées vers le centre communal d’action sociale de Cayenne mais beaucoup ne savent toujours pas s’ils seront relogés.
Des familles sont déjà parties, d’autres déménagent leurs biens pour les déposer chez des proches, sans savoir encore où se loger.
L’arrêté préfectoral d’évacuation et de destruction du 2 juillet indique que les familles ont eu des propositions de relogement ou d’hébergement d’urgence. Selon la mairie, 700 personnes ont été recensées dans ce squat lors de l’enquête sociale.