Squat à Matoury : la désillusion des pouvoirs publics

Un habitat de fortune
Le 16 août, à Matoury, le maire et la police municipale se sont rendus dans un squat voisin du lotissement Maya. Il s’agissait d’empêcher la construction d’une nouvelle maison illégale.L'intervention des autorités n’a pas empêché l’édification de l’habitation.
Voici une affaire qui illustre bien la difficulté de lutter contre le développement des squats. Le 16 août, à Matoury, le maire et la police municipale se sont rendus dans un squat voisin du lotissement Maya. Il s’agissait d’empêcher la construction d’une nouvelle maison illégale. Mais l’intervention des autorités n’a pas empêché l’édification de l’habitation,  et la procédure pour la faire détruire devrait être longue.
 

Des constructions malgré les procès-verbaux 

Derrière des tôles, le lotissement Maya, de l’autre côté, des maisons édifiées sans permis de construire, certaines en dur. L’entrée du quartier se trouve au bord de la route de Maya. Plus d’une centaine d’habitants, surtout des ressortissants brésiliens et haïtiens. La dernière maison a été construite en quelques jours. Le 11 août, la police municipale somme l’occupant d’arrêter les travaux. Cinq jours après, l’habitation est presque terminée.
Brigadier-chef Eric Armoudon responsable de la police municipale à Matoury précise :

"Nous avons constaté qu'il y a des constructions illicites près du marécage et qui empiètent sur les rives. Cela peut créer des inondations".


L’occupant a fait l’objet de deux procès verbaux, il va recevoir un arrêté municipal d’arrêt des travaux. La procédure sera transmise au procureur de la république, pour un traitement judiciaire.
Serge Smock , maire de Matoury assène :

"La destruction des squats ne se fait pas facilement, nous sommes soumis à une réglementation très stricte"


1000 à 2000 euros pour s'installer

Construit dans un marécage sur un terrain privé, ce quartier informel a plus de 20 ans. Selon nos informations, des occupants ont payé de 1000 à 2000 euros pour s’installer ici, un droit d’entrée versé à l’occupant le plus ancien. Les habitants payent une taxe d’habitation…beaucoup sont là depuis de longues années…
Erica, habitante du quartier informel Maya explique :

" On sait que c’est un terrain illégal et tout ça mais bon après tellement d'années ici. On ne peut pas nous enlever comme cela. On attend, on attend" 


Des occupants confient avoir déposé des demandes de logements sociaux, encore en souffrance…au fil des ans, le quartier s’est organisé pour l’eau et l’électricité.
Le loyer peut aller jusqu’à 200 euros pour une chambre. Les habitants  décrivent un quartier plutôt calme, avec une bonne entente entre résidents…
Le reportage de Guyane la 1ère :