Le projet d’installation de ce site de stockage de déchets près de la seule usine de production d’eau minérale de Guyane avait suscité de vives oppositions. Tròp Violans et l'association des riverains de Quesnel Trois Rois craignaient que cet ISDND ne pollue les cours d'eau à proximité de l’usine.
À la sortie de l'assemblée plénière, les représentants de Trop Violans et Carole Amposta présidente de l'association des riverains ont salué cette décision :
« Au départ, on pensait que cela serait impossible d'arrêter le processus politique. Mais face aux conséquences environnementales, sociétales et économiques que cela impliquait, ce n'était pas un gâchis de militer tant d'années. Au contraire ! Cela montre que lorsque le fond est bon, les combats ne sont absolument pas inutiles. »
Carole Amposta, présidente de l'association des riverains de Quesnel Trois Rois
De nouvelles recherches seront menées pour trouver un futur site pour cette ISDND mais elles risquent de prendre plusieurs années. La tâche est d'autant plus ardue que le site actuel des Maringouins ne pourra plus stocker de déchets dès 2027.
Serge Smock, président de la CACL, affirme avoir anticipé ce problème :
Dès 2022, lorsque l'on a décidé de chercher un lieu pour enfouir ces déchets, nous avons pris le parti d'engager des études au cas où, puisque le sujet Dilo commençait à surgir. Nous avons sollicité une AMO (Analyse de Maîtrise d'Ouvrage, NDLR) pour nous faire des propositions sur des sites déjà explorés ou de nouveaux lieux d'installation.
Serge Smock, président de la CACL
Depuis 2009, le site des Maringouins a bénéficié quatre fois d'extensions. Ces dernières années, des casiers d’enfouissement ont été aménagés pour permettre le stockage des nouveaux déchets. L'ensemble de ces travaux représentent près de 45 millions d'euros.
"Plan Marshall" pour la Guyane
Ce dossier souligne une nouvelle fois l'urgence et la necessité de trouver de nouveaux sites pour gérer les déchets sur le territoire.
En 2022, un rapport sénatorial appelait à la mise en place d’un "plan Marshall" pour la gestion des déchets en Guyane et à Mayotte. Le rapport insistait sur un retard massif en termes d’équipements.
Il relevait également des risques sanitaires très importants dus au fléau des déchetteries sauvages et du « poison lent des anciennes décharges illégales. » Par exemple, le taux de prévalence de la leptospirose, une maladie pouvant causer d’importantes fièvres voire de syndrome hémorragique, y est 70% supérieur à l’Hexagone, à cause du développement d’une bactérie.
Ce rapport appelait par ailleurs à débloquer au minimum 250 millions d’euros sur cinq ans pour réaliser les équipements prioritaires en Guyane et à Mayotte.