En 2023, 12 clubs locaux et 11 équipes invitées participent au Tour de Guyane. Parmi eux, l'Espoir Cycliste Guyanais. Le club aligne deux équipes au départ : ECG - SGDE / Nofrayane et ECG - ALDDIS / Presta Transport. "Grosso-modo, un budget pour le Tour de Guyane avec deux équipes, c’est 25 000 à 30 000 euros", nous explique Didier Legrand, président et entraîneur du club.
Il peut compter sur les dons de supporters, mais aussi sur des subventions des collectivités. "La Collectivité Territoriale a donné à chaque club un chèque de 4 000 euros", affirme le président de l'ECG. Tout cela permet de payer les frais d’engagement (150 euros par équipe), certains hébergements, les frais de restaurations, le matériel des coureurs ou encore des équipements mis en location par le Comité Régional de Cyclisme de Guyane.
"Cela nous a coûté cher, très cher"
Joël Challat, directeur sportif de l’Olympique Cyclisme du Val d’Oise (OCVO95) est, lui, venu avec ses six coureurs et le président du club depuis l’Hexagone. "Cela nous a coûté cher, très cher, très très cher", confie-t-il. Pour participer au Tour Cycliste de Guyane, l’équipe a déboursé entre 18 000 et 20 000 euros. Le plus gros du budget a été dépensé dans le transport. Les billets d’avion oscillaient entre 1 700 et 2 100 euros chacun.
Les membres de l’OCVO ont à leur charge l’hébergement lorsqu’ils sont dans l’île-de-Cayenne. "Dans les communes, nous sommes comme les équipes invitées", indique le directeur sportif. Et d’ajouter : "[le comité] prend en charge la totalité des frais. On avait fait des recherches de notre côté mais on n’avait rien trouvé, donc je me suis retourné vers le président du comité et on a trouvé un accord."
Deux vélos par coureur, pour les équipes qui le peuvent
"On vient pour une compétition, donc on vient avec des ambitions parce que nous avons des coureurs de qualité, donc on ne peut pas se permettre de faire ‘du bricolage’, ce serait indécent", estime Joël Challat. Pour honorer cette compétition, à laquelle ce Guyanais tient à participer, les coureurs de l’OCVO viennent avec leurs deux vélos : le vélo de route et celui pour le chrono.
Le vélo en lui-même ne coûte rien, puisqu’il est inclus dans les 25 kg alloués par la compagnie aérienne. Le coureur vient avec une valise cabine dans laquelle il a ses effets personnels. Et comme il n’a droit qu’à un bagage en soute, le second vélo, il faut le faire passer en supplément, alors il faut payer 100 euros. C’est pour ça qu’il y a beaucoup de formations qui - on l’a vu pour le contre-la-montre - n’avaient pas de vélo de chrono. Elles avaient un vélo ordinaire. C’est un coût qui n’est pas négligeable.
Joël CHALLAT, directeur sportif de l'OCVO
Pour obtenir les fonds nécessaires, Joël Challat a sollicité certains amis de Guyane, qui ont pu sponsoriser l’OCVO et apporter une aide financière ou logistique. Il relève aussi la bienveillance et l’esprit d’entraide dont il bénéficie de la part des membres de la communauté cycliste de Guyane.
"Il faut garder cette amitié et ces liens"
Autre équipe invitée, celle de la Guadeloupe. Même son de cloche, "c’est un budget assez conséquent", explique Frédéric Théobald, président du comité régional de cyclisme de Guadeloupe. "Concernant les billets d’avion, pour 10 personnes, en tarif de groupe, on est à près de 10 000 euros", dit-il, soit environ 1 000 euros par personne. En ajoutant les frais du quotidien, les dépenses peuvent s’élever jusqu’à 15 000 euros, selon ses estimations.
À titre de comparaison, pour participer au Tour Cycliste de la Martinique... "On est peut-être à deux fois moins cher, puisqu’on n’est pas loin, le billet coûte beaucoup moins cher et on a un partenariat avec une compagnie. Ce qui fait qu’on devait être entre 5 000 à 6 000 euros", se souvient le président.
Ça reste des déplacements qu’on honore, dans la mesure où nous avons de très bons rapports avec la Martinique et la Guyane. On participe chaque comité à nos tours respectifs, donc c’est intéressant [...] Il faut garder cette amitié et ces liens. Car on a des Guadeloupéens qui vivent dans ces départements, donc c’est toujours plaisant de venir avec une sélection et de leur faire plaisir.
Frédéric THEOBALD, président du comité régional de cyclisme de la Guadeloupe