Le docteur Michel Haas est anesthésiste au CHAR depuis 4 ans. Il a accepté de témoigner sur le malaise très important que supporterait une partie du personnel de l’hôpital. Des conditions morales de travail qui le poussent aujourd’hui à partir, et à exprimer sa solidarité. Témoignage.
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Michel Haas est médecin anesthésiste depuis 35 ans. Il a rejoint les équipes de l’hôpital de Cayenne il y a 4 ans. Dans son service, il est l’un des deux titulaires à temps plein, alors que 17 postes y seraient budgétés.
Mais ce n’est ni la charge de travail, ni les considérations matérielles ou financières qui ont poussé le docteur Haas à participer à la marche solidaire. Ce qu’il dénonce, c’est une pression et un malaise très importants.
LTSP : Depuis quand percevez vous ce malaise ?
M H : La situation actuelle est catastrophique et je ne suis pas le seul à l’avoir perçu. L’UTG ( Union des travailleurs guyanais ) l’a perçu, mes collègues l’ont perçu.
Ce malaise existe à mon avis depuis plus de 2 ans. Il y a eu le départ dans de mauvaises conditions du directeur précédent, puis l’administration provisoire puis la nouvelle direction.
Ce sont des tentatives de déstabilisation d’ordre divers qui passent par les mails, la communication verbale.
Je sais bien qu’il existe une définition légale du harcèlement, et même si nous ne rentrons pas strictement dans le cadre de la définition légale, dans les faits nous y sommes.
LTSP : Quelles sont selon vous les conséquences d'une telle ambiance sur l'hôpital ?
Il ne faut pas beaucoup de mois pour qu’une ambiance délétère comme ça crée des conséquences bien plus graves que ce qu’on pourrait imaginer. C’est une spirale. Et je vais avoir l’honnêteté de vous dire que je ne suis plus ce que j’étais, que je n’ai pas envie de parler avec les gens, que je réagis au quart de tour alors que j’ai été un grand calme... J'ai changé.
A partir du moment où on a l’esprit obnubilé par cette ambiance et par cette problématique et où on tourne en rond et où on se repose plus, on ne récupère plus, on dort moins bien, je suis sur que la sécurité pour les patients est moins bonne. Ca c’est une évidence.
LTSP : Quelle est l'ambiance au sein de l'hôpital ?
Ce que j’ai encouru, ce dont je vous parle, c’est du pipeau, c’est rien du tout par rapport à ce qu’ont encouru d’autres médecins où ça représente des carrières de 20 – 25 ans, le construction d’un travail de 20 - 25 ans anéanti en moins de 2 ans.
Les problèmes existent manifestement dans de très nombreux services et c’est souvent plus grave que ce que j’imaginais.
Y’a beaucoup de personnes qui sont très mal, moi j’ai des collègues qui étaient bien plus expressives que moi qui ne demandent qu’à partir. Je ne parle pas nécessairement de collègues médecins. Des collègues infirmières qui ne sont pas bien et qui ne demandent qu’à partir.
Une fois que les gens n’en peuvent plus et ont décidé de partir, on essaye de les casser, de casser les nouveaux emplois potentiels en téléphonant, en détruisant leur notoriété.
Tout ça est très difficile à comprendre. Je n’ai pas d’explication univoque sur tout ce qu’il se passe . Je redis que je ne pense pas que ce soit un problème de finances, je pense que ce sont des problèmes de pouvoir.
A cause de ce malaise qu’il dénonce, le docteur Haas a décidé de quitter le centre hospitalier Andrée Rosemon. Il espère poursuivre sa vocation ailleurs, ou se résignera à prendre sa retraite. Tout sauf rester dans cet hôpital.
Le reportage de Guyane la 1ère :
Mais ce n’est ni la charge de travail, ni les considérations matérielles ou financières qui ont poussé le docteur Haas à participer à la marche solidaire. Ce qu’il dénonce, c’est une pression et un malaise très importants.
LTSP : Depuis quand percevez vous ce malaise ?
M H : La situation actuelle est catastrophique et je ne suis pas le seul à l’avoir perçu. L’UTG ( Union des travailleurs guyanais ) l’a perçu, mes collègues l’ont perçu.
Ce malaise existe à mon avis depuis plus de 2 ans. Il y a eu le départ dans de mauvaises conditions du directeur précédent, puis l’administration provisoire puis la nouvelle direction.
Ce sont des tentatives de déstabilisation d’ordre divers qui passent par les mails, la communication verbale.
Je sais bien qu’il existe une définition légale du harcèlement, et même si nous ne rentrons pas strictement dans le cadre de la définition légale, dans les faits nous y sommes.
LTSP : Quelles sont selon vous les conséquences d'une telle ambiance sur l'hôpital ?
Il ne faut pas beaucoup de mois pour qu’une ambiance délétère comme ça crée des conséquences bien plus graves que ce qu’on pourrait imaginer. C’est une spirale. Et je vais avoir l’honnêteté de vous dire que je ne suis plus ce que j’étais, que je n’ai pas envie de parler avec les gens, que je réagis au quart de tour alors que j’ai été un grand calme... J'ai changé.
A partir du moment où on a l’esprit obnubilé par cette ambiance et par cette problématique et où on tourne en rond et où on se repose plus, on ne récupère plus, on dort moins bien, je suis sur que la sécurité pour les patients est moins bonne. Ca c’est une évidence.
LTSP : Quelle est l'ambiance au sein de l'hôpital ?
Ce que j’ai encouru, ce dont je vous parle, c’est du pipeau, c’est rien du tout par rapport à ce qu’ont encouru d’autres médecins où ça représente des carrières de 20 – 25 ans, le construction d’un travail de 20 - 25 ans anéanti en moins de 2 ans.
Les problèmes existent manifestement dans de très nombreux services et c’est souvent plus grave que ce que j’imaginais.
Y’a beaucoup de personnes qui sont très mal, moi j’ai des collègues qui étaient bien plus expressives que moi qui ne demandent qu’à partir. Je ne parle pas nécessairement de collègues médecins. Des collègues infirmières qui ne sont pas bien et qui ne demandent qu’à partir.
Une fois que les gens n’en peuvent plus et ont décidé de partir, on essaye de les casser, de casser les nouveaux emplois potentiels en téléphonant, en détruisant leur notoriété.
Tout ça est très difficile à comprendre. Je n’ai pas d’explication univoque sur tout ce qu’il se passe . Je redis que je ne pense pas que ce soit un problème de finances, je pense que ce sont des problèmes de pouvoir.
A cause de ce malaise qu’il dénonce, le docteur Haas a décidé de quitter le centre hospitalier Andrée Rosemon. Il espère poursuivre sa vocation ailleurs, ou se résignera à prendre sa retraite. Tout sauf rester dans cet hôpital.
Le reportage de Guyane la 1ère :