Ti Moun Trotter : la famille Gallego fête ses 1 000 kms

La famille Gallego est arrivée en Italie
On vous en parlait le mois dernier. Une famille mananaise s'est lancé le défi d'emprunter la route de la soie pour rejoindre le Japon. La famille Gallego a quitté le sud de la France hexagonale le 11 février 2024 et a déjà parcouru 1000 kms.

Souvenez-vous, il y a quelques semaines, nous vous parlions de la grande aventure de famille Gallego. Originaires de Mana, Vincent, Rosaria et Marcelhino leur fils ont quitté la Guyane pour la France hexagonale. Leur but : emprunter la route de la soie afin de rejoindre le japon. Un voyage qui se fait en vélo. 

Quarante-deux jours se sont écoulés depuis le premier coup de pédale. Aujourd'hui, ils ont parcouru plus de 1000 kilomètres. 

1 000 kilomètres au compteur 

Ces aventuriers ont traversé les villes d'Albi, Castres, ont franchi la Camargue, Saint-Rémy de Provence, continué à Aix-en-Provence, Saint-Raphael puis ont parcouru toute la Côte d’Azur, Cannes, Nice, Menton, et Sanova, une ville italienne. En prenant la route par le nord, la famille guyanaise est arrivée à Voghera puis a rejoint Bologne et Cesenatico toujours en Italie. 

Ce trajet à vélo ne s'est pas fait sans peine. De nombreuses choses se sont passées, de bonnes comme de mauvaises surprises.

Famille Gallego sur les routes

Une chose est sûre désormais, Vincent, Rosaria et Marcelhino sont devenus de vrais nomades. Les journées sont toutes particulières et ne se ressemblent pas. En revanche, les rituels sont les mêmes : après avoir roulé toute la journée, les Gallego doivent trouver un endroit pour dormir. Après avoir attaché les vélos pour ne pas qu'ils soient volés, ils doivent monter leur camp. Rosaria installe le campement pour dormir pendant que Vincent s'occupe du dîner. Marcelhino, lui, fait ses devoirs.

"Avant d’être agriculteur ingénieur agronome, j'ai été cuisinier pendant dix ans. Pour la nourriture, ça reste quelque chose d'important. Tous les jours, on se réapprovisionne le midi pour le soir, on fait nos courses et donc on cuisine. On a deux casseroles et une petite poêle. Nous faisons des petits plats comme nous les ferions à la maison.

Vincent Gallego

Au lever du jour, tout est remballé. Le camp doit disparaître pour, de nouveau, prendre la route. 

En journée, la famille privilégie les repas sur le pouce. Sandwich, pizza et autres spécialités locales, ce qui permet de découvrir la culture du pays. 

Les conditions du voyage

C'est un voyage qu'ils ont préparé depuis un an et demi, rejoindre le Japon depuis la France à vélo. Il a fallu se préparer mentalement et physiquement. Mais aussi investir dans le matériel nécessaire à tout bon campeur. Des tentes, des couvertures, des coussins gonflables, des lampes, des batteries de secours, des casseroles et bien d'autres ustensiles. L'essentiel reste tout de même les vélos. Ils doivent assurer le transport de la famille et du matériel.

En effet, ces deux roues sont équipées de sacoches où est glissé le nécessaire. Cela se traduit par une trentaine de kilos accrochés sur la bicyclette. 

Certaines côtes sont plus difficiles à monter que d'autres surtout avec le poids du matériel à porter

Marcelhino, 11 ans

Des globe-trotters qui sont partis pour ce voyage avec le strict minimum. Pour cette expédition de plus d'un an et demi, il a fallu pour chacun des membres de la famille prendre l'essentiel. Deux jeans, trois tee-shirts, quelques sous-vêtements, des produits d'hygiène et une trousse de secours. Pas de tenue de soirée ou de talon aiguille pour Rosaria :"On ne peut pas se permettre d'être trop chargé pour ce genre d'aventure." 

Les aléas de la météo 

Malgré les aléas de la météo, Marcelhino est toujours en première ligne, devant ses parents avec l'énergie nécessaire pour avancer. Depuis le départ, il a fait froid, il a plu. Il a fallu pédaler dans ces conditions avec deux couches de vêtements supplémentaires. 

Je suis celle qui va se coucher le plus tôt car je suis fatiguée. C'est difficile physiquement. À la fin de la journée, j'ai mal aux jambes et aux bras. 

Rosaria Gallego

Moment de frayeur pour la famille, il y a quelques jours, après avoir franchi la frontière italienne. Vincent Gellego le père de famille, se souvient d'une nuit très particulière :

"On a eu une nuit par exemple, où nous avons dû faire avec de gros aléas climatiques. Sur la côte de Ligure à Voghera où les montagnes des Alpes tombent dans la Méditerranée. Dans cette zone, il y a très peu d'espace pour installer la tente et autour, il y a des constructions partout. Un jour, nous avons trouvé un endroit pour camper sauf que des résidents nous ont fait comprendre que nous ne pouvions pas rester sur place. Qu'il fallait se rendre au camping le plus proche sous peine de prendre une amande par les autorités. Nous nous sommes déplacés dans ce camping.

Campement de la famille Gallego en pleine nature

Le troisième jour, dans la nuit, une tempête s'est levée. Rosaria dormait, Marcelhino regardait un film et moi, j'écrivais dans notre carnet de bord. Un coup de vent à soulever notre tente. Au même instant, il s'est mis à pleuvoir des trombes. Ça a mouillé toutes les sacoches. Nous étions ainsi au cœur de l'orage avec des éclairs et de la foudre. Rosaria et Marcelhino ont eu vraiment très peur. On a dû abandonner la tente et partir en courant se réfugier dans les sanitaires du camping en attendant que ça se calme."

Des moments extraordinaires

Cette aventure a été aussi marquée par de bons moments comme la première fois que Marcelhino a touché de la neige. Il en rêvait. Ce que nous explique son papa : 

Marcelhino revait de toucher la neige et nous avons réussi à réaliser ce rêve. On a poussé le vélo pendant deux jours à bout de bras. Pendant quatre ou cinq heures par jour, on poussait le vélo littéralement car les pentes étaient tellement raides, entre 10 et 20%. Les routes étaient impédalables. Nos vélos, quant à eux, avaient près de 90 kilos de chargement repartis. On a monté la montagne dans ces conditions. Nous avons eu très belle récompense à la fin. Nous sommes arrivés après de 900 mètres d'altitude avec de la neige partout. Marcelhino a pu faire son premier bonhomme de neige. Pour un petit Guyanais, c'est tout de suite quelque chose d'extraordinaire.

Vincent Gallego

Marcelhino découvre la neige

Au fils de ces aventures, la famille Gallego n'a pas oublié sa mission initiale : produire du contenu pour raconter les aventures de Ti'Moun Trotter aux écoles partenaires de Guyane. Dix établissements scolaires de l'Ouest du territoire participent à ce projet pédagogique. Une première fiche pédagogique a déjà été distribuée.

Parallèlement, la première vidéo résumant ce voyage a été tournée et est en cours de finalisation. 

La suite du parcours 

Aujourd'hui, Vincent, Rosaria et Marcelhino sont de nouveau sur les routes en direction de Venise. Après avoir la ville italienne, ils vont rejoindre la Slovénie et la Croatie. Ils devront pédaler de nouveau plus de mille kilomètres. 

Vidéo des aventures de la famille Gallego ©Famille Gallego

 

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