Trois-Sauts : la parole se libère

Camopi
Les habitants de Trois Sauts, le village le plus reculé de Guyane, sont éloignés de tout. Ils sont de nationalité française, vivent en France mais estiment ne pas traités avec égalité. Ils pointent du doigt les nombreux dysfonctionnements qui entachent leur quotidien. Paroles d'Amérindiens.
 
Trois-Sauts est le village le plus reculé de Guyane. Il est situé à l'extrémité du sud en pays amérindien, en bordure du fleuve Oyapock, frontière avec le géant brésilien. Il fait partie de la périphérie de Camopi, "le chef-lieu" à 150 kilomètres de là. C'est une localité hors du temps. Il faut entre 7 à 9H de pirogue pour y accéder.
 

Pas d'éclairage public

Le quotidien est souvent difficile.Trois-Sauts regroupe quatre grandes localités. Dans la plupart, il n'existe pas de raccordement électrique, ni d’eau courante dans les carbets. Les habitants doivent composer avec des bornes fonctionnant au compte goutte.
Pour le chef coutumier, Jacquy Pawé "il y a urgence à mettre en place de vrais équipements structurants" :

"Il manque beaucoup de choses. Nous n'avons pas d'éclairage public dans tous les villages Il faut que les rues soient éclairées la nuit. Il faut également de l'eau potable pour tout le monde, certains ont des maladies". 


Des parents inquiets 

La question de l’éducation, est également au cœur des préoccupations. Les classes se délabrent à vue d’œil, envahies par des chauves souris. Quasi-inexistantes, les infrastructures sportives sont laissées à l’abandon.
Une situation qui interpelle de nombreux parents.
Florilège :

"A mon avis l’école c’est la priorité ici. A partir de la sixième les enfants sont obligés de partir en famille d'accueil ou en internat. C'est difficile pour eux et pour nous. Il y a un vrai choc entre le littoral et Camopi Trois Sauts. Nous avons peur que nos enfants se droguent". 


Services publics pléthoriques

Sur ce territoire, le plus reculé de la Guyane vivent prés de 700 personnes, en grande majorité des jeunes. Au niveau sanitaire du point de vue des habitants, le turn-over des médecins est beaucoup trop important.
Quant aux communications, un seul opérateur mobile dessert la zone  mais le réseau est erratique. Reste également la gestion des déchets, le dernier ramassage en pirogue a été effectué le 28 mai dernier à l’initiative des habitants.
Le reportage de Guyane la 1ère :