Un barrage sur la route des plages à Rémire-Montjoly pour réclamer le courrier et l’électricité

Manifestation des habitants de la cité les Manguiers route des plages
Des habitants du quartier des Manguiers, à Rémire-Montjoly ont bloqué la route des plages ce mercredi 11 mai de 4h00 à 8h00, pour réclamer le retour du courrier, l’électricité et le droit de rester vivre dans cette zone d’habitat spontanée, où plane la menace d’une expulsion.
Ce mercredi matin, à 4H30, quelques dizaines d’habitants de ce quartier ont érigé un barrage sur la route des plages avec une carcasse de voiture, bloquant la circulation jusqu’à 8H00. Vers 6H00, une automobiliste a voulu forcer le barrage en passant sur le bas côté, blessant légèrement une manifestante, qui a été évacuée vers l’hôpital. La gendarmerie est intervenue sur place pour sécuriser la chaussée et éviter d’autres accidents. Une association – l’association « Xavier », a été créée dans le quartier pour porter les revendications des habitants. L’une des revendications principales est le rétablissement de la distribution du courrier, interrompue il y a plus d’un mois par la Poste, selon les habitants. Le courrier était déposé en vrac chez une habitante, faute de boites aux lettres, et les habitants venaient ensuite chercher leurs lettres. Ce dispositif illégal ne pouvait durer, a indiqué la Poste à des résidents. Les manifestants réclament aussi l’électricité, et le droit de rester vivre dans ce quartier, qui regroupe selon eux plus de mille personnes, dans plus de six-cents maisons.

Pré-étude opérationnelle RHI par la commune

Selon la commune, ces maisons ont été construites sans autorisation sur un terrain du conseil général, racheté en 2011 par l’entrepreneur Raymond Abchée, qui a lancé une démarche d’expulsion via un huissier ces derniers jours.  Cette démarche intervient alors que bon nombre de résidents espéraient une opération de Résorption de l’Habitant Insalubre (RHI) dans leur quartier, déjà visité par des enquêteurs envoyés par la mairie. La commune a en effet lancé une pré-étude opérationnelle RHI pour un coût de 187 mille euros (80 % Etat, 20 % commune) qui est en cours. « Le maire nous a promis qu’après la cité Arc en Ciel » – qui a bénéficié d’une régularisation dans le cadre d’une RHI – « ce serait à notre tour », indique un manifestant. Une réunion est prévue à 11h30 ce mercredi matin à la mairie de Rémire-Montjoly, avec le maire et le DSU, le Développement Social Urbain, chargé des études et programmes RHI. « Pour le moment, on fait une étude, après, il faudra trouver un consensus avec le propriétaire privé pour trouver une solution, trouver des aménagements pour ces personnes, notamment  en terme de relogement », explique Jean-Marc Aimable, responsable du DSU à la mairie de Rémire-Montjoly. Selon l’association « Xavier », une partie des habitants est installée sur ce site depuis plus de 30 ans, la première étant là depuis…1968. Une occupation au su et au vu de l’ancien propriétaire, le conseil général, qui potentiellement pourrait faire de certains résidents des propriétaires de fait, au titre de la règle de l’usucapion