317 milliards d'euros, c’est la somme que veut mettre sur la table le gouvernement brésilien pour développer son pays. Le président brésilien Lula a annoncé vendredi la relance d'un programme intitulé « Nouveau Pacte d'Accélération de la croissance (PAC) ». Il s'agit d'un programme de grands travaux prévoyant des investissements publics et privés de 1.700 milliards de réais (près de 317 milliards d'euros), pour « remettre le pays sur le chemin de la croissance ».
Le gouvernement prévoit des investissements de 1.300 milliards de réais d'ici la fin du troisième mandat de Lula, en 2026 (environ 242 milliards d'euros), et 400 milliards de réais supplémentaires après.
Relancer la commande publique et miser sur l'énergie
L'une des priorités de ce Nouveau PAC est de reprendre des chantiers déjà débutés, mais mis à l'arrêt en raison de difficultés financières dues notamment à la récession historique de 2015 et 2016. Le plus gros volume d'investissement est prévu dans le secteur du bâtiment, avec 610 milliards de réais (environ 114 milliards d'euros), dont plus de la moitié consacrée au financement de logements sociaux du programme Minha Casa Minha Vida, un des projets phare des mandats précédents de Lula.
Le Nouveau PAC prévoit également quelque 540 milliards de réais (environ 100 milliards d'euros) investis dans l'énergie et 349 milliards de réais (environ 65 milliards d'euros) dans les transports, notamment pour la construction et les travaux de maintenance des routes.
Les secteurs de l'éducation et de la santé sont également concernés, avec des constructions d'écoles et d'hôpitaux.
Le président a également réitéré que le respect de l'environnement était une de ses grandes priorités: « Nous avons une grande opportunité de devenir la grande puissance durable de la planète, et le PAC y contribuera. Plus de 80% de l'énergie (nécessaire aux travaux prévus) est propre ».
Une économie en difficulté
Cependant, pour que les financements soient débloqués, Lula doit faire voter une loi qui remplace le plafond des dépenses en vigueur depuis 2016 et qui doit être soumise prochainement à un nouveau vote de la Chambre des députés. Un plan dans le cadre d’une économie en difficulté. L'inflation sur un an est repartie en légère hausse en juillet, à 3,99%, à cause du coût des transports (+1,5%) et des prix des carburants (+4,75%), et ce, après 12 mois consécutifs de ralentissement, selon les chiffres officiels rendus publics vendredi par l'institut de statistiques IBGE. Ce projet d'importants investissements publics pourrait donc être mal vu par le Parlement qui craint une recrudescence de l'inflation.
Pour cette nouvelle version du PAC, près d'un tiers des investissements annoncés doivent être issus de partenariats avec le secteur privé, et un cinquième des fonds apportés par des compagnies publiques, comme le géant pétrolier Petrobras.