Le staff qui entoure la championne du sprint Gemima Joseph fait appel à la solidarité guyanaise pour réunir les fonds nécessaires à une bonne préparation. La somme à récolter est fixée à 40 000 euros.
Cliquez sur le lien suivant pour accéder au site : « Gemima J : en route pour les JO de Paris »
Le lobbying auprès du monde économique
Comme l’explique son coach Gaëtan Tariaffe le choix de rester en Guyane durant la préparation olympique nécessite un accompagnement particulier :
«Nous avons fait le choix de rester en Guyane avec ce que cela comporte en matière de financement : les déplacements, l’acquisition de matériels, le suivi médical et paramédical, la présence de ses parents pour Mima lors des Jeux Olympiques à Paris. Nous avons fait un budget qui peut sembler élevé mais tous ceux qui préparent les grandes compétitions le jugent bas. Il faut se rappeler que l’athlétisme n’est pas un sport professionnel. Nous avons très peu de finances et nous avons des projets de stages hors de Guyane nous devons trouver des solutions. »
Parmi les solutions outre la cagnotte, la recherche de partenaires locaux et internationaux :
« Nous travaillons avec la Maison régionale de la haute performance pilotée, une nouvelle structure mise en place par l’Agence nationale du sport en 2023. Elle doit permettre d’aider les athlètes de haut niveau dans leur cursus sportif et social. Une présentation de cette structure a été organisée le 25 janvier à destination du monde économique et des collectivités afin qu’ils sachent dans quelle mesure ils peuvent financer ou aider un athlète de haut niveau à financer son projet de préparation sportive. Le principe est de mettre à disposition des fonds ou d’employer un sportif. Notre souhait était de lancer conjointement la cagnotte. »
Des aides institutionnelles qui demeurent insuffisantes
Gemima Joseph se montre cash sur le sujet et sans détour :
« Cela aurait été bien d’être mieux accompagnée par les institutions mais les JO sont un objectif super important pour moi. Je sais que cela requiert énormément d’apports financiers et pour l’instant les aides que je perçois ne sont pas suffisantes pour l’acquisition des équipements et pour partir en stage avec mes coaches. Le coût est très élevé et si je veux vraiment avoir une chance de me qualifier, je dois mettre toutes les chances de mon côté. L’ouverture de cette cagnotte c’est pour me permettre de faire tout ce que j’ai à faire. »
Et le coach Tariaffe de préciser :
« Nous avons fait un budget qui peut sembler élever mais tous ceux qui préparent les grandes compétitions le jugent bas. Il faut se rappeler que l’athlétisme n’est pas un sport professionnel.
Nous avons très peu de finances et il nous faut payer les stages et les déplacements. Cette année nous serons à Paris dès le mois de mai, il faut louer un appartement et cela coûte cher. »
La fédération a un système rétribution établi sur le niveau de performance des athlètes. Les performances actuelles de la sprinteuse lui permettent d’avoir 1500 euros pour le projet sportif de la saison !
La Guyanaise perçoit d’autres aides mais comme elle le dit elle-même : « La fédération m’a donné plusieurs aides mais ce sont des petites gouttes d’eau par rapport à ce que je dois faire. Je suis sponsorisée par Nike, j’ai une bourse de 7500 euros de la Française des jeux et le Comité Olympique m’a octroyé une aide de 12000 euros versée sur 3 ans depuis 2022 pour préparer 2024. »
Gaëtan Tariaffe précise : « Depuis peu Gemima a un équipementier qui lui fournit ses équipements, Nike. Elle n’a pas encore de contrat financier. D’autres personnes qui nous aident pour la restauration lui fournissent par exemple trois repas par semaine. Pour tout ce qui est déplacements, elle a une bourse de 1500 euros par la Française des jeux. Cela implique de trouver d’autres fonds pour les voyages pour me permettre de l’accompagner (je mets la main à la poche). »
Une battante qui demeure focus sur ses objectifs
La sportive reste zen malgré tout. Elle est très entourée et compte sur le soutien indéfectible de ses coaches :
« On ne peut pas avoir tout ce que l’on voudrait et ce qui aurait été le plus optimal, c’est pour cela que l’on a ouvert cette cagnotte. Cela reste un souci de vouloir arriver au top de l’élite avec beaucoup moins de moyens que les autres mais nous sommes des battants. Nous voulons passer au niveau supérieur et donc il nous faut des moyens »
Gilles Le Gall, le vice-président chargé des sports à la Collectivité Territoriale de Guyane apporte quelques précisions concernant le rôle de la CTG auprès des sportifs de haut niveau :
« Nous avons des enveloppes spécifiques qui sont dédiées aux sportifs qui vont participer aux Jeux Olympiques. Elles sont prévues sur le budget 2024. Cela va nous permettre d’accompagner Gemima Joseph et d’autres athlètes comme Dany Dan et Analia Pigré notamment. Nous les aidons à trouver des partenaires dans le milieu professionnel. La Maison régionale de haute performance dirigée par la cheffe de projet Agathe Alais va aussi chercher des budgets à l’international auprès des fédérations et de l’Agence nationale du sport et du ministère. Il y a également des primes au résultat. Si Gemima accède à un podium, elle recevra des primes de la GTG, du Comité Olympique et du ministère des sports. »
Mais il faut être optimiste, Gemima est en excellente forme et poursuit avec régularité ses entraînements : « Nous préparons les prochaines échéances. Cela va vraiment commencer au mois d’avril avec « Les Jeux de Guyane ». Cela sera ma première grosse sortie et après je dois faire les minima pour les JO.»
Gemima Joseph sera dès le mois de mai à Paris et espère bien avoir cette année auprès d’elle ses parents. Ils n’ont jamais été présents lors de ses grandes compétitions internationales.