Jean Moomou, Docteur en histoire et civilisation, professeur des universités va apporter lors de cette conférence, un éclairage scientifique sur le rapport aux institutions des populations du fleuve Maroni.
Pour l’historien, il est nécessaire d’expliquer : « Comment l’expérience politique a démarré sur le Maroni. Comment cet événement a structuré l’organisation politique de cet espace et l’appropriation par les habitants de la donne politique qu’ils ne connaissaient pas avant les années 60. »
L'apprentissage de la République
Tout le propos du conférencier sera de montrer comment cette République s’insère progressivement dans l’espace des populations qui se trouvaient en marge de la colonisation et de la départementalisation. Il va, pas à pas, faire découvrir au public cette intégration progressive dans le système actuel et l’apprentissage de la démocratie.
Jean Moomou rappelle que les populations de l’est comme de l’ouest étaient enclavées jusqu’aux années 60 où commence un aménagement du territoire avec l’arrivée de l’aviation. Il existe déjà la volonté de réaliser un maillage routier. Au fur et à mesure, les nouvelles générations davantage intégrées dans le système français cherchent à obtenir une équité territoriale.
Il y a une citoyenneté qui se dessinera de plus en plus au sens général mais, souligne le conférencier, la Guyane du littoral était beaucoup plus politisée que la Guyane des marges. Toutefois les nouvelles générations sont maintenant mieux armées et réclament d’avoir une existence au niveau de l’échiquier politique guyanais.
Un espace d'abord labouré par des hommes politiques de droite
Il reviendra sur le travail effectué par les acteurs politiques qui sont allés dans les marges de la Guyane comme Robert Vignon, Hector Rivierez, Paul Jean-Louis ou encore Léon Bertrand ; « Les hommes de la droite étaient dès le départ sur le Maroni et la gauche est venue progressivement. Notamment le parti socialiste guyanais, les mouvements indépendantistes comme le Moguyde… »
Cela permet de comprendre pourquoi, les gens du fleuve votaient majoritairement à droite rappelle Jean Moomou…
Il sera intéressant de suivre les explications du professeur sur le rapport entre l'autorité coutumière et la représentation de l’état. Sur ce plan, le Gran Man Tolinga, le premier maire du Maroni a joué un rôle essentiel dans les débuts de cette « municipalisation » de Maripasoula.
Comme le souligne Jean Moomou, il y a eu des violences, des affrontements entre clans et familles durant cette période pour le choix des candidats aux élections. Et une des conséquences de cette intégration dans le système français est l’affaissement des autorités coutumières…
Cette conférence débutera à 18h30 à la MCMG