Une formation qualifiante en poissonnerie proposée aux jeunes Guyanais 

Dix Guyanaises et Guyanais vont être formés à la poissonnerie à Boulogne-sur-Mer. 
Ils étaient une dizaine à s’envoler, le vendredi 29 octobre, pour une formation en vente et transformation des produits de la mer. Un cursus financé par la collectivité, à destination des jeunes éloignés de l’emploi.

Les accolades et les sourires animaient le parvis de l’aéroport, quelques minutes avant le départ de ces Guyanaises et Guyanais pour leur formation de six mois à Boulogne-sur-Mer. À la clef, un diplôme qui leur permettra de trouver un emploi ou de réaliser leurs projets.

Des Guyanais en partance pour leur avenir

Certains disent qu’ils vont se laisser le temps de décider s’ils reviennent en Guyane ou cherchent un emploi dans l’hexagone, une fois la formation terminée. C’est le cas de Devany, 24 ans, qui part avec son petit frère. 

Devany, 24 ans, et son petit frère, à quelques minutes du décollage. 

Il découvre cette formation il y a quelques mois grâce à la Mission locale. Déjà adepte de la pêche, son intérêt est immédiat.

Même s’il n’est pas fermé à l’idée de profiter d’une éventuelle offre d’emploi de l’autre côté de l’Atlantique, Devany garde un projet en Guyane dans un coin de sa tête. Il voudrait développer une entreprise de pêche en mesure de transformer et commercialiser ses produits. De l’océan au consommateur. 

Du BTP à la pêche

Eliane, elle, sait déjà qu’elle reviendra rapidement dans sa commune d’Iracoubo. C’est là qu’est née l’envie de se tourner vers les métiers de la mer pour cette jeune maman de trente-et-un ans.

Eliane travaillait auparavant dans le bâtiment, cette formation lui permet d’entamer son parcours de reconversion. Elle enchaînera peut-être avec une autre formation, dans la pêche.

Eliane est décidée à créer une activité qui valorise la nature et le territoire d’Iracoubo. 

Eliane, 31 ans, veut revenir à Iracoubo diplôme en poche, pour vivre de la mer et valoriser sa commune. 

Ces Guyanais intéressés par une formation dans les métiers de la mer pourront peut-être en inspirer d’autres à profiter de cette opportunité. C’est en tout cas ce qu’appelle de ses vœux Gabriel Serville, Président de la Collectivité Territoriale, sur place pour encourager les jeunes.

Une initiative pour soutenir les métiers de la mer

Pour Gabriel Serville, la situation de crise du secteur peut faire hésiter certains à choisir cette orientation. La question de la valorisation des ressources halieutiques reste pressante en Guyane.

Mais des réflexions seraient en cours pour proposer des cursus tournés vers le grand large au lycée agricole de Matiti. 

Gabriel Serville, Président de la CTG, Christiane Barbe, déléguée territoriale à l’agroalimentaire et Eliane, jeune mère en partance pour sa formation.

C’est pour aider le secteur que ce partenariat avec l’hexagone a été mis en place, d’après Christiane Barbe, déléguée territoriale à l’agroalimentaire, également présente à l’aéroport.

La demande à l’embauche est là, c’est le manque de qualification qui entrave le dynamisme de la filière poissonnerie. Aucune formation n’étant pour l’instant proposée en Guyane, la collectivité investit dans ces départs, une solution intermédiaire pour pallier une urgence. Le Fond Social Européen et LADOM participent aussi au financement de ce dispositif. 

Un dispositif pour les personnes éloignées de l’emploi ou en reconversion

L’opportunité sera proposée à d’autres jeunes à l’avenir. Elle cible en particulier les personnes éloignées de l’emploi ou en reconversion.

Les missions locales informent leurs bénéficiaires sur cette formation, en adaptant aussi leurs modes de communication.

Ainsi, Richard Talbot, Directeur de la formation professionnelle à la CTG, confie que ses équipes ont créé un groupe WhatsApp pour communiquer avec les futurs étudiants. C’est sur ce canal qu’ils sont le plus réactifs. 

Le Président de la Collectivité Territoriale aimerait que ces jeunes reviennent, pour que cet investissement ait un retour au niveau local. Mais le plus important pour lui est avant tout que ces Guyanais trouvent leur voie. 

Qu’ils rentrent au pays ou non à l’issue de ces six mois, les dix personnes qui bénéficient de cette formation sont un “investissement pour le monde”, se félicite Gabriel Serville, président de la CTG.

Il espère cependant que cet effort participera à soutenir les métiers de la mer sur notre territoire, dans l’attente d’une réelle offre de formation au niveau local.