Une rentrée scolaire satisfaisante à Sinnamary pour les jeunes immigrés haïtiens victimes de l’incendie du bidonville de Baduel

Ce 11 septembre les enfants rescapés de l'incendie de Baduel sont prêts à rejoindre les écoles de Sinnamary
Après avoir été abrités dans l’urgence dans des halls de collèges, certaines familles sinistrées de l’incendie de Baduel du 29 juillet sont désormais logées à Sinnamary et Régina. La rentrée scolaire s’est effectuée dans d’excellentes conditions à Sinnamary se réjouit l’équipe du Réseau des Acteurs Haïtiens de Guyane, le RAGH.

Le soulagement de Marc Ringo Gervais s’entend. Membre bénévole du RAGH, il suit de très près l’évolution de la situation des sinistrés de l’incendie du bidonville du Mont Baduel. Le RAGH a œuvré, notamment avec les municipalités de Sinnamary et Régina, pour un accueil de familles Haïtiennes et Dominicaines. Une centaine de personnes en tout sont concernées, 75 à Sinnamary logées à l'hôtel du Fleuve et 16 à Régina.

Lire ici : Sinistrés de Baduel :30 familles bientôt hébergées en urgence à l'hôtel du Fleuve à Sinnamary

« C’est une population qui mérite une attention très soutenue »

« Si on met à disposition du RAHG les moyens nécessaires, certains d’entre eux peuvent trouver leur place dans la commune, souligne Ringo Gervais. Ils ont la volonté de s’intégrer toutefois, il faut des moyens financiers et de la logistique pour assurer leur insertion. »

Un recensement des compétences a été fait par les bénévoles haïtiens. Certaines personnes sont formées à l’instar de ces femmes dominicaines dont une est infirmière et une autre titulaire d’un master 2 de l’université de Guyane.

Les représentants du RAHG se félicitent de l’accueil réservé aux enfants dans les établissements scolaires primaires et du second degré.

« Au collège Elie Castor cela était émouvant de voir la solidarité manifestée par la principale. Elle a accompagné les enfants dans leur intégration dans l’établissement et a répondu aux besoins cruciaux de ces collégiens. »

Marc Ringo Gervais

Les collégiens logés à l'hôtel du fleuve à Sinnamary rentrent au collège Elie Castor de Sinnamary, Marc Ringo Gervais du RAGH les acoompagne

Ils sont 6 enfants dans ce collège, les 11 autres sont dans les écoles Ulrich Sophie et Claudine Verderosa. Ces élèves sont déjà dotés d’uniformes, inscrits à la cantine scolaire et transportés en bus. Le RAGH doit se charger de leur assurance scolaire pour apporter sa contribution aux côtés de la commune. Ces enfants venus de Cayenne pourraient, aussi, intégrer les programmes d’activités extrascolaires.

L’association RAGH croit aux possibilités d’intégration à Sinnamary comme à Régina où 16 personnes ont été accueillies. Deux d'entre elles ont même signé des contrats de travail et un terrain a déjà été défriché à Régina. Ces gens qui ont accepté de quitter Cayenne ont une situation administrative au clair, ont en leur possession des titres de séjour ou devraient les obtenir sous peu et certains bénéficient de la protection subsidiaire.

Faciliter l’intégration et le vivre ensemble

Le maire de Sinnamary, Michel Ange Jérémie a clairement indiqué dès le début, que sa commune était prête à accueillir des familles et à scolariser leurs enfants.

« Nous avons très vite sensibilisé le recteur, le président de la CTG et avons eu une réunion de travail le 5 septembre pour analyser et apprécier l’accueil des jeunes. Une psychologue est venue sur place. Toutes les dispositions ont été prises dont le transport avec le bus qui dessert la pointe Combi. Tout se passe parfaitement.»

Lenfants haïtiens accueillis à Sinnamary prennent le bus pour se rendre à l'école

Le travail d’intégration va se poursuivre avec ces familles pour qu’elles connaissent mieux la commune car souligne le maire « le vivre ensemble est essentiel ». Les associations sportives sont également mobilisées pour accueillir les enfants, les jeunes adolescents. Tout est mis en place pour prévenir certaines difficultés assure le maire.

Sinnamary semble se positionner comme une commune d’accueil des communautés étrangères : « Nous avons un certain savoir-faire, nous avons aussi accueilli des Syriens, des Afghans… »